Le prix de la fracture

30 décembre 2004

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La catastrophe de dimanche dernier est un nouveau révélateur de l’existence de la fracture entre deux mondes sur la planète en ce début de 21ème siècle.
À l’heure où l’on entend quotidiennement parler de mondialisation des échanges, d’émergence d’une société mondiale de l’information rendue possible grâce au développement des technologies de la communication, de commerce international instantané, force est de constater que la majeure partie de l’humanité ne vit pas dans ce monde.
Il ne fait aucun doute que le séisme d’une intensité extrême a été détecté par les différents observatoires, mais dimanche, entre le moment de la naissance des vagues géantes et leur arrivée sur les rives de l’océan Indien, l’alerte n’a pas été donnée.
Pourtant, ce ne sont pas les moyens de communication qui manquent. Quotidiennement, les populations de ces pays sont sous le flux de messages en provenance de l’Occident. Et en plein cœur de notre région, à Diego Garcia, se trouve une des plus importantes bases de l’armée américaine.
Mais cette fois-ci, pas de message.
Or, en ce début de 21ème siècle, les technologies permettent de diffuser des informations à l’autre bout du monde en quelques secondes, soit largement plus de temps qu’il n’en faut pour sauver des dizaines de milliers de vies. Mais tant que persistera cette division du monde en deux, notamment à travers la fracture numérique, ils seront encore trop nombreux à ne pas avoir le droit d’être prévenus de l’imminence d’une catastrophe.

Manuel Marchal


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