Le prix de la montée du niveau de la mer : 961 milliards d’euros par an en Europe

20 août 2018

La liste des victimes des inondations au Kerala en Inde ne cesse de s’allonger. Le bilan provisoire fait état d’au moins 320 victimes. Cela résulte d’un événement climatique extrême auquel la population n’était pas préparée. La croissance de la population amplifie la dimension de la catastrophe. La responsabilité du changement climatique est clairement désignée et derrière elle celle des États qui ont pollué l’atmosphère pendant qu’ils colonisaient le monde jusqu’au milieu du 20e siècle.

Ce type de catastrophe ne sera malheureusement pas la dernière, et aucune région du monde ne sera épargnée. Même les pollueurs historiques ne seront pas à l’abri. C’est ce que souligne une étude publiée le 13 août dans « Nature climate change ». Elle évalue le coût socio-économique des inondations des zones côtières de l’Europe en 2100. Les chiffres sont impressionnants. Si rien n’est fait pour se préparer à la montée du niveau de la mer, les pertes annuelles pourraient atteindre 961 milliards d’euros rien qu’en Europe.

Les effets du changement climatique n’ont pas de frontière. Cela est vrai notamment pour La Réunion. Le résultat de l’étude parue dans « Nature climate change » raisonne comme un plaidoyer pour prendre dès maintenant les mesures qui s’imposent pour s’adapter à la montée du niveau de la mer. Mais à en croire les investissements prévus dans notre île, leurs promoteurs semblent croire que La Réunion sera le seul pays au monde à ne pas être concerné par la montée du niveau de l’océan.
Cela commence d’abord par la route en mer, dont les dimensions sont calculées en fonction d’une estimation vieille de près de 10 ans, alors que chaque année montre une accélération de la crise et donc une réévaluation de la montée du niveau de la mer. Cela se poursuit ensuite par la volonté de créer une ville nouvelle à Cambaie, pour y accueillir plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Or Cambaie se situe quasiment au niveau de la mer. C’est donc une région qui est vouée à être inondée dans les décennies qui arrivent. Autant dire que le littoral tel que nous le connaissons n’existera plus, et les enfants qui naissent en ce moment seront les témoins de cette catastrophe.

La catastrophe du Kerala et l’étude parue dans « Nature climate change » sont de nouveaux avertissements. La priorité doit aller vers la protection de la population. Cela suppose de revoir de fond en comble l’aménagement de La Réunion et de prévoir dès maintenant des villes nouvelles à mi-pente, dans des zones éloignées des ravines. Cela souligne aussi l’importance de limiter au maximum les investissements sur le littoral, car ils sont condamnés à subir les effets de la montée du niveau de la mer, et le coût d’entretien ne devra pas être un obstacle aux investissements nécessaires dans d’autres secteurs.

J.B.

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