
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
27 juinLa dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
11 janvier 2022, par
Le projet de « Grande sécu » risque de revenir au cœur de la campagne présidentielle, puisque le rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM), commandé par Olivier Véran, est attendu mi-janvier. De prime abord, l’idée paraît séduisante : l’assurance-maladie obligatoire se substituerait aux complémentaires santé pour acquitter le ticket modérateur. Mais en réalité c’est la mise en place d’une sécurité sociale en 3 étages qui est en train de se mettre en place.
Dans notre système de santé, deux payeurs remboursent les soins aux patients : la Sécurité sociale et les complémentaires santé. Tout ça pour un seul acte. Ne pourrait-on pas simplifier ce modèle ? C’est l’idée de la "Grande Sécu", dans laquelle l’assurance maladie prendrait en charge l’intégralité des remboursements de soins. Cela mettrait fin aux mutuelles. L’idée plaît beaucoup à Olivier Véran, qui a commandé un rapport au Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM). Pour bien comprendre les enjeux, rappelons comment fonctionne notre système de soin. D’un côté, vous avec l’Assurance maladie qui repose sur le principe de la solidarité. C’est-à-dire que quelle que soit votre situation ou vos revenus, vous pouvez en bénéficier. Elle est financée par les cotisations sociales et prend en charge environ 75% des dépenses de santé. De l’autre côté, vous avez les mutuelles, fondées sur l’entraide entre les membres qui cotisent en fonction de leur profil. Elles supportent 15% des dépenses. Les 10% restants sont payés par les patients. 10%, c’est l’un des restes à charge les plus bas des pays développés.
Ce projet pharaonique de “Grande Sécu” a au moins le mérite de mettre en lumière les faiblesses actuelles du système. Il passerait par une refonte complète du système de santé, octroyant à l’Assurance maladie un rôle bien plus important qu’actuellement et réduisant à une portion très congrue le champ d’action des complémentaires. Si l’exécutif semble avoir changé son fusils d’épaule, il est à souligner que pendant de nombreux mois, il ne voyait pas ce scénario d’un mauvais œil. Olivier Véran pointait cet été les “faiblesses structurelles” du système actuel et la perte de pouvoir d’achat induite par les frais de gestion des complémentaires. Un intérêt que l’on peut clairement percevoir dans les travaux du HCAAM. Les détails de ce scénario sont exposés sur 17 des 35 pages du pré-rapport. Devenant ainsi l’assureur universel des Français, et pour un spectre de couverture plus large, l’Assurance maladie diminuerait considérablement le reste à charge sur les dépenses de santé. Le tout, sans que les citoyens aient besoin de se couvrir avec une complémentaire.
Les mutuelles ne disparaîtraient pas, elles géreraient des dépenses spécifiques comme les chambres particulières en cas d’hospitalisation et elles se concentreraient sur d’autres activités comme la prévention. Les mutuelles sont vent debout contre ce projet. C’est le moins qu’on puisse dire ! Elles démontent point par point les accusations. Les frais de gestion ? Elles rappellent qu’elles versent 5 milliards d’euros à l’Etat chaque année. Car on ne le sait pas, mais les mutuelles sont taxées à 15%. Les prix qui grimpent ? C’est parce que les dépenses augmentent et qu’elles sont obligées d’équilibrer leur compte, à la différence de la Sécu. D’ailleurs, les mutuelles n’hésitent pas à rappeler ses 35 milliards d’euros de déficit encore cette année. Et surtout, elles agitent le spectre d’une santé à deux vitesses. Car en nationalisant, elles sont persuadées que l’Etat ne pourra pas prendre en charge toutes les dépenses. Seuls les plus aisés pourraient alors se payer des assurances privées pour être bien couvert. Pour les détracteurs de cette Assurance maladie hégémonique, un tel système apporterait une nouvelle couche d’étatisation avec à la clé, un accroissement de la dette publique. Rappelons tout de même que le déficit prévu de la Sécurité sociale pour 2021 est de l’ordre de 30 milliards d’euros. Un système de santé totalement « étatisé » et en déficit risquerait alors de conduire à une diminution des remboursements et à la recherche de solutions « ultra-privées » réservées aux seules classes aisées. Certains employeurs vont jusqu’à souligner que la suppression de la complémentaire santé conduirait à restreindre le dialogue social dans l’entreprise entre la direction et les salariés sur des sujets importants relatifs à la qualité de vie au travail.
Le système de santé en général, l’hôpital public en particulier, a été mis à rude épreuve par la Covid-19 et, dans l’ensemble, compte tenu de la brutalité, de la généralité et de la nouveauté de la crise, s’en est relativement bien sorti, dans l’absolu et en comparaison à d’autres pays.
Ce succès relatif a toutefois sérieusement renforcé les problèmes qui préexistaient : la désertification médicale, le manque de moyens des hôpitaux, les lits fermés, les difficultés de recrutement, une fonction administrative hypertrophiée (100.000 administratifs de plus, 100.000 soignants de moins dans les hôpitaux français par rapport à l’Allemagne), les déficits permanents de la Sécurité Sociale, l’explosion de l’aide médicale d’urgence, etc. Face à ces défis considérables, qui vont s’aggraver dans les années qui viennent avec la croissance de la population (plus 6 millions d’ici 2050), son vieillissement, le coût de la médecine personnalisée, la multiplication des problèmes de santé mentale, etc.,
Justifier la Grande Sécu par le souci d’économie suppose que l’Etat, après avoir nationalisé l’activité et repris les effectifs des complémentaires, licenciera les milliers de salariés considérés comme inutiles. Si une réforme est à faire, c’est donc favoriser la recherche, l’investissement et l’expérimentation. L’Etat a son niveau d’intervention, l’ensemble ou de grandes fractions de la population, pour lutter, par exemple, contre les addictions ou organiser des campagnes de vaccination. Les complémentaires ont le leur qui est celui des entreprises et des individus pour mettre en place et financer une prévention, personnalisée, encourager une réelle observance des traitements, suivre et financer la rééducation, assurer un accompagnement, voire une assistance psychologique et sociale, négocier les tarifs des réseaux de prestataires.
« Jamais nous ne tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès… » Ambroise Croizat
Nou artrouv’
David Gauvin
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
Des associations de défense de l’environnement et des citoyens sinistrés ont annoncé avoir déposé un recours pour obliger le gouvernement à (…)
En 2021, 595kg de déchets par personne sont collectés à La Réunion, soit davantage que dans l’Hexagone (548 kg/pers.). La Réunion se situe au 29e (…)
Dan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
Le Parti socialiste reproche au Premier ministre, François Bayrou d’avoir refusé de déposer un projet de loi sur les retraites permettant au (…)
Le Syndicat des énergies renouvelables a appelé les députés à rejeter la proposition de loi sur la programmation énergétique.
Au séminaire du 17 mai 2025, consacré au centenaire de la naissance de Paul Vergès, le PCR avait organisé 3 débats : ne soyons pas esclave de (…)
Face à l’urgence climatique et sociale, seize associations citoyennes et environnementales de La Réunion unissent leurs voix pour interpeller les (…)
Tou-lé-zan, dann moi zanvié-févrié, Tikok i sa rod gèp ek son bann kamarad. Zot i tras dann piton, la savann, la ravine… partou, é, souvandéfoi, i (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Les élus de Guadeloupe ont adopté des résolutions « sur la fusion des deux collectivités, sur les compétences et l’autonomie fiscale », le 17 juin (…)