Le PS a-t-il tiré les leçons de son échec anti-PCR ?

30 avril 2015, par J.B.

La fédération socialiste de La Réunion a présenté mardi à la presse son calendrier préparatoire au Congrès et aux Régionales. Dans les commentaires du JIR et du Quotidien, il ressort principalement que le PS annonce qu’il ne présentera pas de liste aux Régionales. Est-ce une volonté d’en finir avec les échecs consécutifs aux orientations de 2003 ?

Le 21 avril 2002, le Premier ministre Lionel Jospin, candidat du PS à l’élection Présidentielle est éliminé dès le premier tour par Jean-Marie Le Pen. Un Front Républicain va donner la victoire exceptionnelle à Chirac. Après cette défaite, le PS se reconstruit. A La Réunion, la majorité issue du Congrès de 2003 appelle à présenter des listes homogènes au premier tour de toutes les élections. C’est le triomphe de la ligne Vergoz-Annette contre Jean-Claude Fruteau.

Concrètement, après ce Congrès, une délégation socialiste au Conseil Régional rencontre le Président Paul Vergès et lui fait part qu’au scrutin des Régionales de 2004, le PS ira sous son propre drapeau. L’unité de la coalition plurielle qui dirige alors la Région (1998-2004) est brisée. Vergoz entre en campagne 8 mois avant le scrutin et déstabilise la cohésion de la majorité. Freedom faisait également partie de la majorité est très courtisée. Le reste est connu : le PS perd les Régionales en 2004 et 2010. Surtout, il perd sa confrontation avec le PCR.

En 2010, il fera seulement 13%, moins bien que 6 ans avant. Cependant, malgré ses 30% qui le place en tête au premier tour, l’Alliance sera battue par une coalition anti-PCR très active qui recevra le renfort de Huguette Bello, nouvellement élue à Saint-Paul. C’est le signal qui va accélérer la division dans le parti. Cette stratégie s’est avérée suicidaire pour le PS qui s’est terriblement affaibli aux Départementales et risque une cuisante défaite aux Régionales.

En effet, Didier Robert s’est émancipé du soutien du PS. Il a sécurisé sa Présidence à la Région en jouant la carte de l’union avec Nassimah Dindar aux Départementales. Sur 8 conseillers potentiels à Saint-Denis, le PS n’a sauvé qu’un seul : Gerald Maillot, à la Bretagne. Saint Denis est sérieusement menacée en 2020 par l’union Robert-Dindar. Mais surtout, le président de la CINOR, Gérald Maillot, est plus que jamais prétendant à la Mairie.

Son alliance avec le Progrès, au prochain Congrès, pourrait remettre en cause le choix de Annette-Leconstant de faire la promotion de Bello et du PLR contre les intérêts des Socialistes. Déjà, les sections socialistes de l’Ouest se sont plaintes d’avoir été obligées de supprimer leurs candidats durant les Départementales, une décision au sommet qui n’a rien apporté au PLR. Quant au Maire de Saint-Benoit, il mesure le soutien néfaste apporté par le parti de Bello à son adjoint dissident lors des municipales. Le candidat PLR a fini en lambeau dans les bras de la droite. Cela a déstabilisé l’électorat PS aux derniers scrutins et Fruteau a sa petite idée sur cette manœuvre bien inspirée et vaillamment mise en application.

L’appel à l’union de Leconstant avec Bello est cousu de gros fil. L’effacement du PS dans l’ouest était une anticipation. Plusieurs dirigeants socialistes ne comprennent pas qu’avec 6 parlementaires et 3 Mairies, il faille s’aligner derrière une perdante qui joue de son aura médiatique anti-PCR, sans plus.

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