Le ’Quotidien’, Saint-Louis, l’histoire

5 août 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

La politique saint-louisienne occupait une place de choix dans le "Quotidien" d’avant-grève. Ce choix rédactionnel s’est poursuivi avec la réapparition en kiosques du journal, qui porte la focale sur la mairie de Saint-Louis, les questions fiscales, et les combats de son maire, Claude Hoarau.

Faut-il le dire ? La tonalité des articles — et particulièrement celle du dernier d’entre eux, paru dans l’édition d’hier — contraste presque à en jurer avec le langage, le verbe, et, si l’on veut employer de grands mots, le niveau de conscience exprimé par les journalistes du "Quotidien" au cours de l’important mouvement social de la fin du mois de juin.
Une grève qui avait affirmé avec force que la discipline des espèces sonnantes et trébuchantes n’est pas celle des affaires humaines et sociales.
Que la logique du profit et de la comptabilité doit céder le pas à l’humain.

Disons-le : on regrette de ne pas retrouver l’esprit de cette quête de valeurs fondamentales dans la démarche de notre confrère envers la vie politique saint-louisienne.
À l’évidence, l’emploi des fonds publics est l’affaire de tous. Ceux qui font l’opinion ont donc le devoir d’y porter un regard attentif et citoyen, à Saint-Louis, mais aussi… ailleurs. Et l’on a parfois l’impression, en parcourant les média écrits, que Saint-louis est la seule cité de notre île à connaître des difficultés budgétaires.
En consacrant hier un article aux difficultés budgétaires rencontrées il y a près de 20 ans par Claude Hoarau, le "Quotidien" nous a rappelé l’importance de l’histoire pour la compréhension des enjeux.

Qu’il nous soit permis alors de rappeler qu’historiquement, Saint-Louis est une ville pauvre. Que de l’avis de tous, l’arrivée de Claude Hoarau et du PCR a changé la vie des habitants, résorbant l’habitat insalubre, rendant la commune vivable à ces citoyens.
Les médias ciblent aujourd’hui une décision prise par le maire de Saint-Louis, d’augmenter de 26% la part des impôts locaux. Qu’il soit permis de dire alors par égard pour l’histoire, que cette mesure vient en aval d’un dficit creusé par son prédécesseur, Cyrille Hamilcaro… ce que là encore, personne ne conteste sérieusement.

Qu’il nous soit permis surtout de souligner que le maire est à La Réunion le premier employeur, et que son rôle social est incomparable, particulièrement dans une ville comme Saint-Louis, dont 60% de la population est au chômage.
Aujourd’hui, le conflit social se rallume à Run Presse. Comme hier, les journalistes du "Quotidien" sont solidaires de leurs camarades. Que ferait un employé licencié de Run presse saint-louisien, s’il perdait son emploi ? Il irait au Pôle emploi, mais aussi en mairie, voir si des emplois sont disponibles. Serait-il alors critiqué au nom de la logique comptable, par le "Quotidien" ?

G.G.-L.


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Messages

  • que faire alors geoffroy ?? laisser les maires creuser les déficits au nom de la nécessité sociale ? demander à l’Etat d’augmenter la DGF pour pallier à l’insuffisance économique de l’île ?

    un des plus simple moyen, pour permettre de donner de l’air, et tu le sais bien, consiste à ce que la Région alloue dès 18 ans, un billet d’avion aller simple pour la destination de son choix, aux réunionnais et aux réunionnaises.. à charge pour eux, d’aller y trouver emplois et avenirs.

    • Alors là c’est absolument extraordinaire comme point de vue ! Dons résumons , l’état français impose des fonctionnaires métropolitains sur l’île aux dépends des réunionnais déjà bien accablés par un fort taux de chomage, mais pour vous le moyen de pallier aux déficits serait de virer les réunionnais de chez eux ! Allez un billet d’avion , dégagez et on y verra plus clair !

  • C’e’st sûr qu’il y a des problèmes à St Louis, et que le nombre d’embauches est augmenté...pour les petits.
    Comme dit Géraud Legros, il faut trouver du travail et s’il y a du travail pour améliorer la nature et embellir saint-louis pourquoi pas ?
    Le vrai problème c’est ces macros de patrons rien bons que pour baiser l’argent des subventions.
    Et pourquoi le QUOTIDIEN ne va pas voir au Tampon ? La bas c’est pas le petit créole qu’on embauche
    c’est CYRILLE HAMILCARO même qui n’est pas trop dans malizé je crois
    c’est BENARD, ex maire tres necessiteux (tu parles) de Saint-Paul avant le coup de pied au cul donné par le PCR
    c’est le maire de Saint Phillipe (uin pauvre ?)
    et SURGINE non ?
    la charge de salaire de ts ces rigolos c’est autre chose que celle d’un balayeur la commune mi peu di azot
    et on ne parle pas de tous les personnels qui ont suivi ces gars là au TAMPON : des hordes !

    Alors pourquoi ça n’intéresse pas le QUOTIDIEN tout ça la
    pourquoi toujours Saint louis par ci par la

  • Le journalisme au Quotidien... ce n’est pas étonnant qu’après avoir pesté contre un management dicté par la loi du profit dont ils étaient (et toujours) les victimes, les journalistes du Quotidien rentrent finalement dans le rang et, sages, restent fidèles à la "ligne" de la maison. Journalisme bridé, bardé de son pouvoir et donneur de leçons, leçons que l’on ne souhaite pas se voir appliquées à titre personnel. Qui pensait franchement que cette grève permettrait de changer le ton dans cette boîte ? Bouz pa lo bato ! Baton la pa shanz de bout !

  • mon pauvre Géraud Legros vous avez mis votre belle plume au service du quotidien pendant la grève, mais etiez vous assez naîf pour croire à un retour d’ascenseur...

    Enfin redescendez sur terre tout le monde sait que flinguer le PCR c’est le fonds de commerce du quotidien, depuis les débuts quand vous n’étiez même pas né...

    alors ne vous faites pas d’illusion même si demain un maire socialiste ou ump se fait prendre avec 100 millions d’euros en petites coupures dans sa voiture et avoue tout, ce qui interessera le quotidien ce sera la rature suspecte sur le contrat de travail a mi-temps d’un employé recruté sur un canton communiste...

  • natacha,
    faites donc le décompte du nombre de mutés arrivant chaque année à la Réunion,et le nombre de chômeurs.

    Ni Les trois fonctions publiques, ni le secteur privé n’offrent suffisamment de débouchés pour absorber les jeunes qui quittent le système scolaire, alors, pensez bien que ce ne sont pas les chômeurs déjà inscrits qui pourront accéder au marché de l’emploi.

    La démographie de la Réunion est ainsi faite, que pendant encore de nombreuses années (et c’est pas près de s’arrêter), notre économie ne pourra satisfaire aux offres d’emplois émanant de ceux qui détiennent cette force de travail, à savoir les chômeurs. C’est ainsi.

    Offrir un billet, oui, c’est une solution qui permettrait à nos compatriotes d’aller s’épanouir ailleurs.

    Pour ce qui concerne l’emploi dans le secteur publique, je me suis déjà exprimé à ce sujet : préférence régionale uniquement sur mutation et suppression de l’affectation locale pour un premier poste dans la fonction publique.

  • Ben tiens, de LAUNAY on nous vire de chez nous, pour "absorber lezs mutations"...c’est ça.
    Et si je te comprends bien, on va s’épanouir en partant ailleurs, avec un allez simple.

    On ne voit pas trop où tu veux en venir, où alors, c’est effrayant.

    Moi je suis une enseignante CREOLE REUNIONNAISE, j’ai soi-disant joué le jeu.
    Tu parles, balancée dans la cité sans formation ni information, et impossible de revenir dans mon île avant de longues années.
    Et je peux te dire que prof dans la cité avec des marmots écrasés par l’échec familial et scolaire, c’est pas super épanouissant.
    Par contre celle qui est Française et qui y échappe pour venir chez nous, elle, elle s’épanouit, tu peux me croire.
    Va faire un tour sur les plages de notre île tu vas voir c’est un peu plus épanoui qu’à Creil.

    Moi je dis : comme le proposait un député UMP métro (j’ai vu ça dans TEMOIGNAGES) :
    - un examen de créole obligatoire pour s’installer à La Réunion. Et formation de profs compétents, sans besoin de CAPES, complètement décalé par rapport aux réalités.

    - suppression de la surrémunération, les prix seront moins chers
    comme ça, si le français a vraiment envie de venir et de participer à NOTRE EPANOUISSEMENT, il connaîtra la langue qu’il parle aux marmays, parce qu’il aura appris le cr’éole pour venir s’installer, et ne vivra pas comme un nabab des colonies avec ses 53%

  • Je rejoins complètement le point de vue de Florence Vienne , supprimez la sur-rèm et vous verrez beaucoup moins de métropolitains opportunistes venir demander un poste ici , et dans le même temps , vous verrez les jeunes dîplômés peï être moins réticents pour partir faire leurs armes en Métropole car ils n’auront pas d’inconvénient de salaire à le faire.....pour revenir un jour , plus de postes étant vacants, du coup.
    De plus , en supprimant la sur-rèm , vous attirerez plus de jeunes ayant une réelle vocation d’enseignant vers ces concours , alors que l’on observe actuellement que tous les étudiants de bon niveau ne pensent qu’à entrer dans la fonction publique , et que le secteur privé peine à trouver des gens compétents localement et doit fait venir des cadres de Métropole !
    la proposition de parler le Créole me semble aussi un impératif , non seulement pour les enseignants , en particulier dans les petites classes où les enfants ne maîtrisent pas encore le Français , mais aussi dans d’autres administration de contact avec la population , police , caf , sécu par exemple , j’ai encore vu récemment un agent "métro" du pôle emploi se trouvant à l’acceuil ne pas parvenir à communiquer avec un demandeur d’emploi qui ne parlait que Créole faire appel à un collègue pour traduire...
    Un métropolitain motivé peut parfaitement apprendre le Créole !

  • Ben GGL, vous avez disparu ? On ne voit plus vos articles et éditos ?


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