Le respect de l’Accord de Paris possible avec une certaine classe politique ?

5 novembre 2018

Le 4 novembre a marqué le deuxième anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité de Paris sur le climat. Rappelons que cet accord international date de la COP21 qui s’était conclue en novembre 2015 sur un ambitieux programme : limiter la hausse de la température moyenne à 1,5 degré de plus qu’à l’époque préindustrielle. L’ambition vient du fait qu’à ce jour, cette température moyenne a déjà augmenté de 1 degré, et que cette hausse est le résultat pour l’essentiel du CO2 qui s’est accumulé depuis un siècle dans l’atmosphère. Or, l’extension du modèle de développement occidental dans les pays émergent rend encore plus complexe le respect de cet engagement, car la population de ces États représente plusieurs fois celle des pollueurs historiques, Europe et États-Unis pour l’essentiel.

La marge qui reste est donc égale à 0,5 degré. 0,5 degré n’évitera pas l’accroissement du nombre de phénomènes climatiques extrêmes. Mais cela permet de développer les outils technologiques afin de s’adapter à ses effets. Au-dessus de 0,5 degré, les conséquences seront bien plus importantes, tout comme les investissements nécessaires pour la protection de la population.

Le respect du Traité de Paris impose donc une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre provenant pour l’essentiel des transports, de la production d’électricité et de la déforestation. Il impose de la part des États et des collectivités une feuille de route visant à rester en dessous de 1,5 degré de plus qu’au début du 19e siècle. Malheureusement, La Réunion ne suit pas le bon chemin. La part des énergies responsables des émissions de gaz à effet de serre est en augmentation. C’est la conséquence du choix de la Région de privilégier le tout-automobile en basculant les crédits prévus pour le futur train dans une hypothétique route en mer. Les Réunionnais constatent quotidiennement les effets de l’accroissement continu du parc automobile favorisé par la politique de la Région.

Le respect du Traité sur le climat impose une nouvelle politique. Cela interroge sur une certaine classe politique au pouvoir à la Région, dont les actes ont pour résultat de faire croire à l’opinion que La Réunion sera préservée d’un phénomène mondial auquel elle contribue : le changement climatique.

J.B.

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