Le respect de la dignité humaine : valeur suprême

26 septembre 2012, par J.B.

La semaine dernière, les médias ont présenté un couple qui avait séquestré des personnes fragiles, sans défense, afin de leur soutirer leur allocation de RSA. Il semble même que cela ait commencé avec le RMI de la mère du prévenu. Les enquêteurs ont découvert que les victimes étaient maintenues dans des conditions atroces et inhumaines.

Au-delà de l’horreur, les faits doivent faire réfléchir sur les conséquences morales de notre société postcoloniale. Comment après avoir aboli le statut colonial, depuis 6 décennies, sommes-nous entrés dans une société qui engendre autant de violences ? Chaque jour, l’horreur s’étale à pleines pages, mais l’habitude tend à la banalisation.

D’un côté, on recense les assassinats, les viols, les vols, les coups et blessures en tout genre ; de l’autre, on comptabilise les suicides et les milliers de tentatives malheureuses, les faits et méfaits liés aux drogues et produits illicites, sans compter les accidents relevant d’homicides volontaires… la liste n’est pas limitée. Hélas !

Nos plus anciens se rappellent que l’on vivait, certes, dans une société où il y avait la misère matérielle, mais jamais un tel panel d’horreur. Le simple fait de traiter quelqu’un de voleur pouvait entraîner une correction à son auteur ! Aujourd’hui, se remplir les poches est devenu le summum de la réussite, voire de la carrière ! Ce fut l’époque où on était fier de servir son parti et son peuple et de résister à la corruption, car « moins lé pa un cochon i achète ». On avait beaucoup de respect pour les personnes âgées : elles étaient prioritaires dans les bus ou dans une file d’attente.

La dignité était la valeur suprême.

La société actuelle et ses violences renvoient l’élite réunionnaise à l’image et aux valeurs qu’elle véhicule en tant que modèle dominant. C’est la faillite d’un régime politique terriblement injuste et foncièrement inégalitaire. Le combat pour la dignité a été abandonné. La frime et la gloriole ont été érigées en vertu médiatique. L’individualisme et l’égoïsme de classe ont déresponsabilisé et tué la solidarité et le partage. Aujourd’hui, il est urgent de changer de régime politique pour qu’advienne une société responsable et respectueuse de la dignité humaine : la valeur suprême.

J.B.


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