Le Royaume-Uni vers la sortie de l’Union européenne et vers sa décomposition : panique générale avec le Brexit

24 juin 2016, par J.B.

À l’heure où ses lignes sont écrites, les bulletins dépouillés donnent une confortable avance au camp de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, avec 52 % des suffrages alors que plus de 75 % des circonscriptions ont donné leurs résultats. Une fois de plus, les sondages se sont trompés.

La BBC prévoit la victoire finale du Brexit, ainsi que le Guardian, un journal qui avait fait campagne pour le maintien dans l’Union européenne. Le Premier ministre britannique a envoyé en première ligne un secrétaire d’État reconnaître la défaite des partisans du maintien dans l’Union européenne. Dans plusieurs secteurs, ce résultat semble être acquis. La livre sterling s’est effondrée, elle est tombée à son plus bas niveau depuis 5 ans. En Europe, les indices des bourses ont déjà fortement reculé. Au Japon, le gouvernement a suspendu toutes les cotations. C’est la panique générale.

Les votes ont montré les divisions dans ce pays. L’Ecosse s’est prononcée à 62 % pour le maintien dans l’Union européenne. « L’Ecosse a délivré un vote fort et sans équivoque pour rester dans l’UE », a déclaré Nicola Sturgeon, première ministre d’Ecosse soulignant que « le peuple d’Ecosse voit son avenir comme faisant partie de l’Union européenne ». Cela fait 300 ans que l’Ecosse partage le destin de l’Angleterre.

Même cas de figure en Irlande du Nord, où 55 % des suffrages sont contre la sortie de l’Union européenne. À l’intérieur de cette région du Royaume-Uni, les quartiers catholiques ont voté à une majorité écrasante pour le maintien, tandis que les partisans de la sortie sont en tête dans les zones majoritairement protestantes. Le Sinn Fein demande la tenue d’un référendum dans les meilleurs délais qui pourrait déboucher sur la réunification de l’Irlande.

Dans plusieurs grandes villes, où le camp du maintien était annoncé gagnant, le non à l’Europe l’emporte, en particulier à Birmingham, deuxième agglomération derrière Londres, et Sheffield, ville de plus de 500.000 habitants.

Au-delà du Royaume-Uni dont l’existence est remise en cause, ce résultat a un impact considérable dans le monde. C’est en effet la première fois qu’un État décide de quitter l’Union européenne. Jusqu’à présent, la dynamique était à l’extension : des 6 États fondateurs à 28 aujourd’hui au gré des différents élargissements. La face du monde est changée, et La Réunion sera touchée par les répercussions de l’accélération de la crise.

Rappelons le point de départ de ce résultat. Mal en point lors d’une campagne électorale, David Cameron, Premier ministre sortant, fait la promesse d’organiser un référendum sur l’appartenance à l’Union européenne pour tenter de renverser la situation. Cette promesse électoraliste va maintenant l’emporter car il doit maintenant se préparer à quitter le pouvoir, elle ouvre la voie à la fin du Royaume-Uni et à une crise sans précédent dans l’Union européenne. Aucune décision politique n’est innocente, il faut toujours se préparer aux conséquences.

J.B.

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Messages

  • Très belle analyse, simple. L’Angleterre, et Pays de Galle opère un repli identitaire. Souhaitons que ce mal, finisse par un bien, ressoude l’Europe vers de nouvelles perspectives.

  • Je suis absolument d’accord avec votre point de vue : " Aucune décision politique n’est innocente, il faut toujours se préparer aux conséquences."


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