Le souffle du 19 mars

25 janvier 2006

Depuis que des Réunionnais - de toutes sensibilités - se mobilisent pour alerter les autorités sur la gravité de l’épidémie de chikungunya, ils ne cessent de se faire critiquer par ces mêmes décideurs ou leurs soutiens. Et plus ils exigent de l’État qu’il assume ses responsabilités face à ce problème de santé publique, plus on les culpabilise en les accusant de ne pas se protéger. Certains vont même jusqu’à débusquer, derrière cette agitation jugée stérile, une bataille “politicienne” menée par les communistes...!

Cela nous rappelle toutes les grandes batailles du passé, où les décideurs avaient les mêmes réflexes. Ils dénonçaient les luttes pour l’accès au statut de département, pour le respect de la dignité du Réunionnais, pour la démocratie, pour un aménagement durable (une route vraiment en corniche passant par les Hauts ou encore la sauvegarde et la modernisation du chemin de fer), les luttes pour l’égalité sociale, celles pour l’indispensable rattrapage du retard structurel à tous les niveaux avec l’égalité collective...

Et voilà justement qu’une étude, remise avant-hier au Premier ministre par la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH), confirme pleinement la légitimité de la revendication des Réunionnais à l’égalité collective, y compris dans le droit à la santé. La CNCDH dénonce les discriminations dont est victime l’Outre-mer par rapport à l’hexagone ainsi que les inégalités sociales dans l’accès aux soins.

Le lien est donc évident entre d’une part la mobilisation générale de la population pour que l’État aide les Réunionnais - surtout les plus pauvres - à éviter et à supporter le chikungunya, et d’autre part la célébration du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946. Le souffle de l’égalité se fait plus que jamais sentir.

L. B.


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