Le télétravail, un nouveau monde en gestation

19 juin 2020, par Julie Pontalba

Le 16 mars dernier le télétravail a été mis au goût du jour pour satisfaire les contraintes dues au confinement. L’objectif était de rompre la chaîne de contamination tout en gardant la chaîne de production de richesse, de loisir et même de service. Plus besoin de se rendre sur des lieux dédiés ; tout pouvait se faire à partir de la maison.

Du jour au lendemain, des millions de travailleurs furent obligés de se mettre à la page des nouvelles technologies et du numérique. Des millions d’enfants et de parents ont découvert les galeries de la classe virtuelle, en plus de l’envoi d’exercices et de leçons via Internet. Des collectivités ont même fourni des tablettes à des jeunes nécessiteux.

Nous avons assisté à une vraie petite révolution. Selon un sondage réalisé par Francetvinfo, 76 % des personnes interrogées pensent que le télétravail devrait être plus développé en France. Et pour cause : gain global en termes de temps et dépense, confort en termes d’aménagement du travail. On parle même d’un gain de productivité. Citons le cas de Corrine une enseignante et mère de 3 enfants. En temps normal, toute la famille se réveille à 5 heures afin qu’à 8 heures tapante, enfants et maman soient chacun dans leur classe. Avec le télétravail, Corrine travaille un peu plus tard mais le réveil est échelonné, pas d’embouteillage, ni de retard, elle peut souffler avant de se mettre au boulot, sans stress.
Plus globalement, le gain de temps est encore plus précieux sur de longues distances qui mobilisent parfois des nuits entières dans des transports.

On ne peut nier que la technologie a assuré la continuité et permis la survie. Cependant, rien n’est unanime, on conçoit aussi que ce mode de travail occasionne à long terme l’isolement, le manque d’interaction, la monotonie qui peut amener au désintérêt. Les recrutements « hors-sol » sont aussi facilités, créant de fait une plus grande concurrence. Pour l’employeur, il peut y avoir une difficulté à suivre les activités et le rendement. Il sera impératif de trouver un juste milieu pour le bien de tous.

Il est trop tôt pour mesurer tout l’impact de ce changement structurel. Elément d’émancipation ou d’aliénation plus important pour le travailleur, nous ne le savons pas encore. La publication prochaine d’un bilan est prévue. Nous vivons certainement une époque charnière de l’histoire. Cependant, comme toujours, il faudra lutter pour que l’humain ne fasse pas les frais de cette nouvelle révolution.

Julie Pontalba

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