Le verrou

8 juillet 2005

Cité dans “le Quotidien” d’hier, Jean-Paul Virapoullé parle de "discuter avec Paris" sur la question des contrats d’avenir. Rappelons que la première année du contrat, l’État prend en charge 75% de la part employeur, 50% la deuxième année et 25% la troisième. Une dégressivité trop brutale pour le sénateur maire de Saint-André, qui ajoute : "vu notre taux de chômage, il n’est pas équitable que l’on nous traite comme en métropole. Ce n’est pas juste".
Le dirigeant de La Relève demande donc que le gouvernement, qui prétend faire de la lutte contre le chômage sa priorité, tienne compte de la situation spécifique de notre île. C’est donc un appel à des mesures spécifiques adaptées à notre situation où, officiellement, le taux de chômage est au moins trois fois plus important qu’en métropole.
Pourtant, Jean-Paul Virapoullé n’est pas sans se souvenir que lors de la dernière réforme constitutionnelle, il avait déposé un amendement, "gravé dans le marbre de la Constitution", qui interdit la possibilité aux Réunionnais de proposer des adaptations aux lois votées à Paris. Dans ces conditions, ne craint-il pas qu’au nom de ce principe, toute mesure spécifique à La Réunion dans le cadre des contrats d’avenir soit refusée aux Réunionnais ?
Même si dans notre île, les questions liées à l’emploi réclament des mesures différentes de la métropole, du fait de nos besoins particuliers, de nos contraintes démographiques et des menaces qui pèsent sur la filière canne, on peut à chaque instant nous opposer “l’amendement Virapoullé”, gravé dans la Constitution, qui interdit ce que l’urgence demande. Un nombre croissant de Réunionnais réclament que l’on fasse sauter ce verrou au développement durable de notre île.

Manuel Marchal


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