Leçons d’Israël : on ne trompe pas le peuple éternellement

8 août 2011, par J.B.

Cela fait déjà plusieurs semaines que le gouvernement de la droite ultra en Israël est confronté à un mouvement social. Les manifestants luttent pour faire baisser les prix, pour le droit de se loger décemment sans dépenser une fortune, et pour des réformes indispensables à la justice sociale. Lors de la dernière manifestation, 250.000 personnes ont marché dans les rues, c’est sans doute la plus importante marche revendicative depuis la proclamation de l’État d’Israël.

Ces revendications ne sont pas nouvelles. Mais si elles s’expriment aujourd’hui de cette façon, c’est parce que le gouvernement n’a plus aucun moyen de les étouffer.

Jusqu’à présent, les gouvernements au pouvoir en Israël utilisaient la guerre pour ne pas résoudre des problèmes de classe. Depuis la proclamation d’Israël, nous vivons une de mobilisation générale et permanente. De défensive, la guerre est devenue une opération de conquête. Des Israéliens sont expédiés en tant que colons dans un pays qui leur est totalement étranger. Ils bénéficient d’avantages, et l’opposition que déclenche cette entreprise de colonisation a jusqu’ici été utilisée par les gouvernements israéliens pour souder les différentes classes sociales contre un supposé ennemi commun.

Mais cette année, cela ne marche plus. La crise économique et le Printemps arabe ont changé la donne. Le changement de régime en Égypte n’a pas débouché sur une tentative d’invasion d’Israël, tandis que les Palestiniens continuent de demander la paix. La stratégie belligérante s’effondre pour les ultras de Tel-Aviv car la population en a assez de la guerre, et elle voit que les peuples voisins désirent tout autant la paix, quels que soient leurs dirigeants.
Le gouvernement israélien est donc brutalement ramené à un classique problème de lutte des classes : comment faire pour que tous les Israéliens abandonnés puissent vivre dignement ? Il est incapable de trouver une solution, et le mouvement social s’amplifie. Car désormais, le peuple a conscience qu’on ne peut pas le tromper impunément. Le gouvernement ultra-droit en fait l’amère expérience. C’est ce qui attend Sarkozy, l’UMP et Didier Robert. Quand le peuple comprendra que ses dirigeants mentent…

J.B.

Lutter contre la vie chèreNicolas SarkozyDidier Robert

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Messages

  • 300 000 manifestants, des semaines de rassemblements, aucun mort, aucun pillage, une presse libre de tout filmer... Il faut dire que chaque manifestant a conscience et cela sur plusieurs générations que des Etats riverains et d’autres plus ou moins éloignés ont pour projet de rayer Israel de la carte du monde...

  • Il est grand temps que le peuple d’israel réagisse et cesse de se laisser manipuler par ses dirigeants. C’est le peuple d’israel qui réglera avec le peuple palestinien cette crise entretenue depuis des années par les démocraties occidentales. Merçi

  • Je suis très fier d’être parmi les manifestants. Je pense toutefois que vous simplifiez beaucoup, bien que je sois depuis toujours opposé à l’implantation de colonies dans les territoires et pense qu’elle a provoqué cette crise. Par contre, ce ne sont pas des territoires totalement étrangers, contrairement à ce qu’a fait la France. Les territoires font partie de notre Culture et de notre Histoire. Ils ont été séparés par des guerres imposées à Israël lors de sa création, et étaient jusqu’à 67 occupés par la Jordanie, un Etat créé par les Britanniques abusant de leur mandat sur la région destiné à la création d’un Etat Juif. Être contre la politique de la droite ne signifie pas schématiser la réalité de façon aussi peu crédible. La France occupe effectivement des territoires qui sont très loin de la Métropole et qui n’ont rien à voir avec sa propre population historique, après avoir génocidé une partie des populations, elle y a amené colons et esclave, il n’en est pas de même pour Israël.

    • c’est moins pire que la France mais ces agissement de l’état d’Israel n’en restent-ils pas moins condamnable ?

    • J’ai été clair en disant que je ne soutenais pas la colonisation des territoires, ce qui ne m’empêche pas de dire que ceux-ci ont été conquis sur un pays qui les occupait illégalement : la Jordanie. Si Israël a conquis ces territoires, c’est à la suite de la Guerre des Six jours qui lui a été imposée par les états arabes voisins, qui n’ont jamais vu l’intérêt des Palestiniens, mais les leurs propres. Une partie de ce mouvement de colonisation était due à des considérations de défense, l’autre à des raisons religieuses et idéologiques. Le débat en Israël a profondément changé depuis vingt ans et plus personne à part des ultra-droites et ultra-nationalistes religieux ne prône plus le Grand Israël. Il faut que les Palestiniens voient eux aussi la chance que constituerait le fait d’avoir leur état à côté du nôtre et non pas à sa place, ce qui n’est pas encore le cas pour le Hamas et est peu visible pour le Fatah.
      Si nos dirigeants mutuels ne changent pas, les opinions publiques elles sont plus sages.

  • Le mandat visait à faciliter l’immigration de personnes de religion juive en Palestine en vue de la constitution d’un foyer national juif, ce qui n’est pas un Etat juif.

    Article 4 du mandat de la Société des Nations au Royaume Uni :
    "An appropriate Jewish agency shall be recognised as a public body for the purpose of advising and co-operating with the Administration of Palestine in such economic, social and other matters as may affect the establishment of the Jewish national home and the interests of the Jewish population in Palestine, and, subject always to the control of the Administration to assist and take part in the development of the country."

    • De religion, oui, mais surtout d’ethnie et de culture juive, ce que ne comprennent pas la plupart des "Républicains" qui savent ce que sont les "Corses", "Bretons", "Alsaciens" et autres, mais considèrent à tort les Juifs comme une religion, ce que le Judaïsme n’a jamais été exclusivement. Quant au National Home, le but était de permettre aux Juifs de vivre chez eux sans se faire dire, comme je l’ai si souvent entendu en France "Retourne dans ton pays" : Mission accomplie.


Témoignages - 80e année


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