Les 52% de pauvres conviés au banquet des nantis ?

6 avril 2013, par J.B.

Le "JIR" du 6 mars a titré : « L’autonomie ne fait plus peur » . Il a donné la parole à plusieurs personnalités qui ont commenté le sujet. De fait, l’autonomie est traitée avec plus de sérieux, car de moins en moins de personnes pensent que La Réunion pourra « sortir du trou » , selon la lettre pascale de l’évêque du diocèse, sans une assemblée compétente, au service du bien commun réunionnais. Du "JIR" à Gilbert Aubry en passant par les professeurs de Droit et l’ADELROI, le mouvement est conforme à la position de Paul Vergès qui a expliqué, à la tribune du Sénat, son refus de prendre part au vote sur le texte de la réforme institutionnelle proposée.

Au préalable, il avait pris un soin particulier d’avertir de sa position, et l’opinion réunionnaise à travers une conférence de presse, et le gouvernement lors d’une rencontre avec le Ministre Lurel. De retour au pays, il fut interrogé par la télé publique où il put répondre aux questions des téléspectateurs. Là encore, il a été clair quand il appela « à réformer avec l’autonomie » , en soulignant le geste d’un Président de la République d’inscrire Aimé Césaire au Panthéon, lui le chantre de l’autonomie martiniquaise.

La décision que vient de prendre le Premier ministre de scinder la réforme institutionnelle en 3 parties va au-devant du souhait de tous ceux qui pensent que La Réunion, les Outre-mer en général doivent être traités avec sérieux, donc différemment. Devant l’acuité des problèmes, le Premier ministre et la ministre en charge du dossier n’ont pas hésité à revoir le calendrier des débats. Si la démarche entre dans le cadre de la simplification voulue par le Président Hollande, alors toutes les forces vives de La Réunion doivent se mettre d’accord sur une proposition de réforme à soumettre au gouvernement. Les évènements de l’an dernier, amplifiés par les manifestations de cette année, montrent à l’évidence qu’il y a urgence à réformer. Finies les diversions médiatiques de ces dernières années qui ont donné beaucoup d’importance à l’écume, occulté les vrais débats et cassé les projets.

Le moment de vérité approche où les 52% de nos compatriotes qui vivent sous le seuil de pauvreté demanderont des comptes. Ils n’attendront plus sagement au seuil du banquet d’une minorité de nantis que quelqu’un(une) veuille bien leur apporter des miettes de contrats aidés à se partager entre 162.000 demandeurs d’emploi.

J. B.


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