Les betteraviers paniqués demandent une aide urgente à Bruxelles

22 avril 2015

L’assemblée générale de la Confédération internationale des betteraviers européens (CIBE) s’est conclue vendredi par un appel au secours, rendu public lundi dans un communiqué. Les betteraviers européens constatent l’effondrement du prix du sucre en Europe depuis janvier 2013. C’est une chute vertigineuse de 43 %.

Ils font part de leur forte préoccupation sur les incertitudes qui pèsent sur l’avenir après l’abolition des quotas en 2017. Ils demandent donc à la Commission européenne et au Groupe d’experts Sucre récemment créé de contribuer à lever les craintes et de donner un signal clair aux betteraviers.

Ils demandent notamment que Bruxelles s’oppose à toute nouvelle importation de sucre de canne et de sucre hors-quota tant que le marché européen sera suffisamment approvisionné.
Ils veulent que l’Europe reste ferme dans les négociations d’accords commerciaux : plus un seul kilo de sucre importé ne doit être concédé aux pays tiers.

Ils demandent à l’Europe d’intervenir auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour que les concurrents respectent bien les règles de l’OMC. La CIBE affirme que la Thaïlande, le Brésil et l’Inde subventionnent leur industrie sucrière tandis que l’Europe impose aux sucriers européens le strict respect des règles de l’OMC.
La CIBE demande un traitement égal entre les producteurs de sucre d’une part, et d’isoglucose d’autre part.

Les betteraviers demandent aussi que la fin des quotas ne soit pas une opération d’ultralibéralisme débridé. Ils veulent que des règles soient mises en place pour garantir la transparence du marché et l’information des planteurs de betteraves.
Ils souhaitent enfin que l’objectif de 7 % de bioethanol dans les carburants soit tenu, afin de permettre de nouveaux débouchés.

Tout cela n’est pas rassurant pour les planteurs de cannes réunionnais. En Europe, les betteraviers ont restructuré. Ils ont fermé la moitié des usines, étendu la durée de la campagne et travaillé sur le rendement de la betterave pour être prêts en 2017, quand ils n’auront plus la protection des quotas. Malgré toutes ces décisions qui ont eu un coût social considérable, les betteraviers tremblent déjà, et cela à deux ans de l’ouverture totale du marché européen du sucre.
Les betteraviers ont un coût de production plus faible que les usiniers à La Réunion, ils sont extrêmement inquiets pour l’avenir et demandent l’aide de la Commission européenne. L’inquiétude doit donc être encore plus grande pour le devenir des usines du Gol, de Bois-Rouge et de toute la filière canne de La Réunion.

Dans deux jours, si la ministre ne dit rien sur la canne, alors ce sera fini.

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