Les contributions de Paul Vergès après le discours de François Hollande

17 novembre 2012

L’intervention du Président de la République était très attendue. Le contexte n’était pas à la confiance. Il devait donner du sens à l’action publique de l’État. Il s’est acquitté de la tâche et chacun peut en tirer les enseignements pour sa propre politique.

Paul Vergès, quant à lui, a souligné « l’habileté du Président » . Pour s’en convaincre, il suffit dit-il de comparer les écrits acerbes produits avant la prestation avec les commentaires très atténués qui l’ont suivi. François Hollande a fixé le cadre et ses choix.

À partir de ce premier constat et des préoccupations du Président, il note les contradictions flagrantes entre les vœux présidentiels et les réalités réunionnaises. Il appelle donc le Président d’agir vite pour que l’État mette de l’ordre dans les affaires. C’est une responsabilité qu’il ne peut pas transférer à d’autres, compte tenu des engagements pris, personnellement, devant le peuple réunionnais.

(photo Toniox)

En effet, pour prendre un exemple, une Conférence économique et sociale a été organisée par l’État. Ce qui devait être un grand moment de dialogue entre les différents partenaires s’est terminé dans un fiasco. Tous les parlementaires (sauf Paul Vergès) ont boycotté l’initiative qui, de l’avis du Ministre Lurel, s’était bien passé ailleurs. Aucun Président des 2 assemblées n’était présent. Le bureau du CESR a boycotté la séance. Et, au moment de la synthèse, le 14 novembre, les syndicats et associations ont manifesté bruyamment leur présence, en signe de désapprobation. Il faut donc absolument revoir la méthode de dialoguer et s’abstenir de faire des propositions qui, à l’évidence, manque cruellement de concertation et de crédibilité.

Un autre cas a été soulevé par Paul Vergès, il s’agit de la sur-rémunération accordée aux fonctionnaires d’État, mais pas aux autres catégories sociales. Depuis, 65 ans, c’est une mesure qui crée une situation d’apartheid social. Un Président de la « Justice sociale » doit condamner la tentative de supprimer les primes COSPAR et RSTA, tout en recherchant les conditions pour relancer le dialogue et la concertation entre partenaires, en faveur d’une harmonisation des revenus.

À partir de ces exemples, il est difficile de suivre les journalistes qui présentent l’exposé de Paul Vergès comme une « attaque » contre le Président de la République. 71% d’électrices(eurs) Réunionnaises et de Réunionnais lui ont apporté soutien et confiance. Le Président a toutes les chances de réussir. Là où les autres ont échoué. C’est le sens d’appel de Paul Vergès.

J.B.


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