Les derniers remparts sont en train de tomber

25 janvier 2013, par J.B.

Les Réunionnais apprennent que 8.000 entreprises ont des dettes sociales et fiscales d’un montant de 1.200 millions d’euros ; c’est une somme qui dépasse le coût d’une route des Tamarins, un équipement réputé très utile, ou bien c’est l’équivalent de la construction de 10 lycées !

Cette révélation est à rapprocher de 2 autres informations.

Il s’agit des 10.000 lettres de réclamation qui ont été adressées aux entrepreneurs pour leur demander de verser leurs cotisations au RSI qui est, pourtant, leur régime d’assurance maladie. Ainsi, devant les difficultés, ils préfèrent mettre en péril leur propre santé et celle de leur famille.

Il s’agit, enfin, des 2.000 travailleurs du BTP qui n’ont pas perçu leur congé payé de 2012, une somme, pourtant, déjà retenue sur salaire et que l’entrepreneur devait verser.

Ces 2 cas expriment la fin des illusions et du mépris envers les travailleurs Réunionnais que le patronat accusait de tous les maux. La tendance est irréversible.

En effet, il n’y a aucun signe de redressement, ni pour 2013, ni pour les années prochaines. Des entrepreneurs font un mauvais calcul en privant les travailleurs de leur dû. La déception est grande chez certains entrepreneurs qui voient tout leur patrimoine à la limite de la saisie. Psychologiquement, c’est devenu invivable. Et, toute la famille en pâtit.

Ceux qui ont crû qu’ils pouvaient s’en sortir en reportant leurs difficultés sur les travailleurs se sont trompés de combat. Aujourd’hui, beaucoup d’anciens employeurs et travailleurs se retrouvent dans les rangs des 160.000 inscrits à Pôle Emploi. Le combat est désormais commun.

Devant les réalités criantes, petit à petit se construit l’unité réunionnaise pour réclamer une vraie réforme qui s’attaque aux structures de la société inégalitaire et injuste. Les manœuvres tendant à retarder l’échéance d’un vrai changement sont vouées à l’échec. C’est maintenant qu’il faut opérer le tournant.

J.B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus