Les élus sont-ils coupables des morts sur routes ?

12 juillet 2013

Dans les années 50 le Conseil général de La Réunion, en lien avec le gouvernement, avait décidé de supprimer le mode de transport ferré pour remplacer par l’automobile. Du jour au lendemain, les lobbys de la voiture individuelle ont fait basculer notre île dans un mode de déplacement détestable et polluant, gaspilleuse de terre et d’argent, mais, surtout, meurtrière. Dès lors, une question se pose : à partir de combien de morts et d’estropiés devrait-on mettre en prison les responsables politiques de l’époque pour leur choix criminel ?

En France, en 2012, il y a eu 3.645 morts sur les routes ! Il n’y a pas longtemps, on en comptait 7.000. Le gouvernement envisage des opérations afin de ramener ce chiffre sous la barre des 2.000 tués vers 2020. Les résultats de ce premier semestre sont très encourageants, car on dénombre « seulement » 1.440 tués, un chiffre inférieur à celui de l’an dernier à même époque qui était de 1.697.

À La Réunion, en 2001, il y avait 120 morts sur les routes. Dix ans après en 2011, on compte encore 41 décès. L’objectif des pouvoirs publics est de descendre sous la barre des 40, ce qui serait un bon résultat d’après les officiels.

Dans ces conditions, comment la civilisation occidentale peut-elle qualifier de moderne et progressiste ce système de déplacement si meurtrier ? 1.440 morts en France, 41 à La Réunion, c’est toujours trop de personnes qu’on enlève à la vie. C’est devenu tellement banal qu’on oublie même de compter les nombreux estropiés à vie. En effet, la Banque Mondiale estime qu’il y a 1,2 million de tué par automobile sur la planète et 50 millions de blessés. La Chine se trouve aujourd’hui en tête du palmarès avec plus de 100.000 tués suivi de l’Inde avec 96.000. Or, il y a 30 ans, toute la Chine se déplaçait à vélo, et cela ne faisait pas de dégâts.

Peut-on qualifier de « criminel », l’inventeur de l’automobile ainsi que les politiques qui choisissent délibérément ce mode de déplacement ? Ne devrait-on pas revoir complètement l’aménagement du territoire et prendre les sanctions qui s’imposent ? Danemark, Suède et Pays-Bas montrent qu’il est possible de réparer les erreurs. Là-bas, les voitures sont beaucoup plus rares dans les centres-ville.

J.B.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus