Malgré certaines oppositions, la rentrée de nos enfants a bien eu lieu le lundi 17 août 2020. Pour les élèves de la maternelle au lycée, la date de la « grande » rentrée scolaire 2020 s’est faite dans des conditions particulières mais bien différente que l’année dernière, surtout pour leur porte-monnaie.

Ce fut un étonnement lorsqu’on a appris que le masque serait fourni au personnel mais pas aux élèves. D’après le ministre de l’éducation nationale, le masque est une « fourniture scolaire » comme une trousse ou encore cahiers et donc à la charge de l’élève. Ce n’est pas la hausse de 100 euros sur l’allocation de rentrée scolaire qui pourra prendre en charge l’approvisionnement en masque de nos enfants et encore moins le coût de ces masques qui vont vite atteindre des sommets.

L’autre surprise a été d’apprendre que les étudiants étrangers devraient payer plus cher les frais universitaires que leurs camarades français. Le Conseil d’État a validé la hausse de ses frais universitaires pour les étudiants extra-européens. C’est une décision rendue publique début juillet. Alors quelles conséquences pour les étudiants africains ?

Cette décision du Conseil d’État vient dans un contexte où les étudiants étrangers ont été frappés de pleins fouets par la crise que nous avons vécue. Il y a des étudiants qui ont perdu leur logement, leur activité et à la suite de tout cela, apprendre finalement que les étudiants étrangers non européens devront payer 2700 euros au lieu de 170 pour s’inscrire en licence, cela est choquant ! Même constat pour le master, les frais s’élèvent désormais à 3770 euros au lieu de 143 euros. Les frais de scolarité ont été multipliés par 16 !

Le Conseil d’Etat avait été saisi par les associations et les syndicats d’étudiants. La réponse rendue le 11 octobre 2019 était un soulagement, car ce dernier avait affirmé que le principe de l’éducation est la gratuité et l’égalité des chances. Lorsqu’on parle de gratuité et d’égalité, certaines personnes pensent que les étrangers réclament tout ce qui est gratuit sans pour autant y contribuer. Cela est totalement faux ! Que l’on s’entende sur un point, à savoir que les étudiants étrangers dans leur grande majorité, travaillent et cotisent en contribuant d’une manière ou d’une autre aux charges du système éducatif français.

Chaque pays a son système éducatif. Que ça soit aux États-Unis ou en Grande Bretagne, rien n’indique que le système éducatif repose sur la gratuité et l’égalité alors qu’en France, le système est établi ainsi. La Constitution explique que la gratuité doit s’établir de la maternelle jusqu’aux études supérieures.
Donc aujourd’hui pourquoi exclure les étudiants étrangers de ce système alors que la tradition de l’accueil en France s’est perpétuée depuis des années.

Bertrand Ancelly