Les Guadeloupéens, les Guyanais et les Martiniquais passent-ils le bac à 2 heures du matin ?

19 juin 2018, par J.B.

La première épreuve du baccalauréat général s’est déroulée hier : la philosophie. Comme depuis plusieurs années, cette épreuve marquait le début d’un emploi du temps chamboulé pour les candidats. Les épreuves écrites se déroulent en effet entre 10 heures et 14 heures. Celles du soir finissent bien après la nuit tombée. La raison de ces horaires inhabituels, c’est l’alignement sur la France. En effet, d’après les promoteurs de cette mesure, le baccalauréat est un examen national avec les mêmes sujets pour tout le monde qui ne doit pas supporter de fuite, donc les horaires doivent s’aligner sur ceux de la France car les sujets sont les mêmes.

En France, les candidats commencent à l’heure habituelle, 8 heures. Mais 8 heures là-bas, c’est 10 heures ici. Une question se pose : les candidats martiniquais commencent-ils leurs épreuves à 2 heures du matin ? En effet, quand il est 8 heures à Paris, il est 2 heures en Martinique. Une alternative a été trouvée, les épreuves débutent à 8 heures. On ne peut que s’en féliciter.

Mais à La Réunion, la situation géographique permet de mettre en œuvre une caricature de l’assimilation. Au siècle dernier, la première expérience de ce genre avait soulevé un tollé, amenant l’administration à faire machine arrière. Mais le rouleau compresseur de l’assimilation est passé par là, finissant par imposer ce fait. Le courant dominant met en avant les facultés d’adaptation des élèves réunionnais à ces changements d’horaire. Il n’est pas demandé à leurs camarades de France de faire preuve d’une telle capacité.

En effet, c’est aux Réunionnais de faire l’effort de s’aligner sur les horaires de la France. Pour les quelques jours que concernent ces épreuves, la France aurait pu concéder que les horaires des épreuves commencent là-bas à 7 heures, afin que cela correspondent à 9 heures ici. Ainsi, chacun fait un effort d’une heure. Mais on imagine aisément l’effet d’une telle nouvelle auprès de l’opinion publique française, qui aurait rué dans les brancards invoquant des problèmes de transport, un rythme de vie perturbé… C’est donc aux Réunionnais de s’adapter au rythme de Paris. C’est comme s’il fallait démontrer qu’il existait un lien de sujétion entre une métropole et sa colonie.

J.B.

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