Les moyens du développement durable

6 juillet 2004

Pour ne pas voir le “développement durable” devenir une incantation de plus et rejoindre les vœux pieux d’une société empêchée de construire son avenir, il faut lui garantir les moyens de construire un contenu significatif, inscrit dans une politique globale. C’est ce que nous soulignions ici même au début de la semaine du développement durable.
On n’en prend pas le chemin, à en juger par les levées de boucliers qui se manifestent dans tous les domaines : pas un jour sans une protestation contre des mesures gouvernementales qui toutes vont dans le sens du désengagement. Le gouvernement, en affaiblissant la puissance publique dans toutes ses interventions - logement, fonction publique, protection sociale, entre autres... - se défausse de ses responsabilités de deux manières : en cédant au privé et à la loi du marché des domaines d’intervention dans lesquels il n’a rien à faire ou en déléguant à des collectivités exsangues des charges transférées sans moyens correspondants.
Ces généralités se traduisent tous les jours par des manques-à-gagner graves pour les citoyens, dans tous les domaines et par un reflux général de la puissance publique, au service des besoins et de l’intérêt général.
Cette position et ses conséquences, visibles dans le délabrement des politiques publiques, tournent le dos à la “politique globale” qui seule peut garantir la réalisation d’un développement durable. Ce sont les signaux envoyés par les luttes sociales. Il faut comprendre qu’elles sont l’indice d’une sérieuse dégradation de la politique générale et qu’il est temps d’inverser la vapeur.

P. D.


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