Les “règles” du marché

26 février 2005

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Actuellement en visite en Chine, le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, souhaite évoquer la question des importations de l’industrie textile chinoise en Europe. D’après RFI, l’an passé, les exportations chinoises dans le textile représentaient l’an passé 30% du total mondial, et depuis le début de l’année, 50%. L’explication de cet accroissement des parts chinoises : la libéralisation du secteur, avec la fin des quotas à l’importation.
Cette libéralisation a des conséquences sur ce secteur industriel dans le monde, nous le voyons chez nos voisins mauriciens avec des milliers de suppressions d’emplois, mais aussi en Europe.
Le commissaire européen au Commerce est celui qui négocie au nom des pays de l’Union européenne les accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Une OMC qui cristallise les critiques avec ses attaques contre les services publics, les subventions à la production, les taxes douanières, les quotas... bref, contre tout ce qui est accusé de fausser les “règles” du marché. Les dirigeants de l’Union européenne apportent leur contribution à cette offensive du libéralisme : a-t-on déjà vu le commissaire au Commerce défendre une autre alternative ?
Mais voilà, la Chine arrive. Membre de l’OMC depuis 2001, elle s’est préparée à cette ouverture des marchés, favorisant les investissements dans le secteur du textile en particulier. Et aujourd’hui, elle recueille le fruit de ses efforts. Alors pourquoi ceux qui ont mis en place l’OMC appellent-ils maintenant un des États membres à ralentir ses exportations ? N’est-ce pas vouloir fausser des “règles” que l’on cherche à imposer aux autres mais pas à soi-même ? Finalement, l’OMC sert à quoi et à qui ?

Manuel Marchal


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