Les temps changent, mais...

21 octobre 2004

"Même avec une voix d’écart, on est élu", déclarait en substance Teddy Soret à la télévision, à propos de l’annulation de son élection au Conseil général par le tribunal administratif. En matière de contentieux électoral à La Réunion, il est suffisamment rare que le T.A. prononce une annulation pour que l’on y regarde d’un peu plus près. Car enfin, ce ne sont pas tant ces 9 voix d’écart - ramenées à 6 voix par le commissaire du gouvernement - que les circonstances dans lesquelles s’est déroulé le scrutin qui méritent réflexion.
Il y a quelques décennies, un si faible écart de voix eut été impossible tant la fraude était massive et souvent violente. Ce que certaines bonnes âmes qualifient toujours de “folklore” se caractérisait par un bourrage éhonté des urnes.
Aujourd’hui, pareille chose serait impensable. Mais les scrutins se déroulent-ils en toute sérénité ? Rien n’est moins sûr. Dans les recours, la lecture des griefs, souvent avérés, avec tout un cortège de jurisprudences, est souvent riche d’enseignements.
On y découvre toute une série de faits échappant parfois aux observateurs les plus attentifs et qui, mis bout à bout, concourent à favoriser un candidat au détriment d’un autre.
On ne bourre plus les urnes, mais on agit de manière pernicieuse en amont, l’air de ne pas y toucher. Au perdant ensuite de faire la preuve et de démonter le mécanisme, tandis que le vainqueur peut jurer la main sur le cœur qu’il est innocent comme l’agneau qui vient de naître...

S. D.


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