Les terres de sang de l’oncle Sam

29 mai 2004

Les Inuits ont été exilés en 1953, au motif que leur était géostratégiquement bien placée pour permettre l’agrandissement de la base militaire américaine de Thulé. Le peuple vient de déposer plainte devant la cour européenne des droits de l’Homme. Et espère - enfin - revenir sur ses terres. (voir en page 16)
Cela rappelle une autre histoire - parmi d’autres histoires d’exil - : celle des Chagossiens. Expulsés eux aussi de leur territoire il y a une trentaine d’années, parce que les Américains convoitaient l’une des îles de l’archipel : Diego Garcia pour en faire une base militaire aérienne. Elle aussi est géostratégiquement bien placée, entre Afrique et Australie, à portée d’avion du Moyen-Orient et de l’Asie.
Les Inuits comme les Chagossiens ont eu moins d’une semaine pour évacuer les lieux. Sans billet de retour. Et très souvent manu militari. Les Chagossiens ont été confinés dans des bidonvilles. Privés du droit au travail. Ils ont porté l’affaire devant les tribunaux. Pour l’instant, ni les Américains ni les Anglais ne veulent pas entendre parler de “compensations financières” pour la réinstallation de ces exilés sur des terres laissées à l’abandon depuis 30 ans. Sauf celles de Diego Garcia, base toujours “active”, puisque c’est de là qu’ont décollé les bombardiers américains pour pilonner les caches supposées de Ben Laden en Afghanistan ou l’armée de Saddam Hussein en Irak.
Les “terres” de sang de l’oncle Sam...

D.B.


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