Libérer l’Observatoire des Prix et des Revenus : une urgente nécessité

2 juillet 2009, par LB

Le Premier ministre arrive à La Réunion dans une semaine, pour une visite de deux jours. À cette occasion, François Fillon ne peut pas ne pas prendre en compte le fait que déjà à deux reprises récemment, l’Autorité de la Concurrence, une instance de l’État, a épinglé les surprofits abusifs empochés par des compagnies pétrolières : voir les rapports sur l’entente illicite entre des pétroliers et Air France, et sur les prix des carburants .
Au-delà des faits et des chiffres accablants exposés dans ces rapports prouvant la spoliation massive dont sont victimes les Réunionnais, ceux-ci mettent en exergue une survivance du système colonial quant à l’approvisionnement de notre population. Et quand les victimes dénoncent la cherté de la vie, elles disposent aujourd’hui d’une partie de l’explication de l’injustice subie.
Or les Réunionnais savent également que, tenant compte de cette cherté de la vie, l’État compense les revenus de ses agents. Mais ce même État se montre inflexible face aux demandes des victimes les plus pauvres de ce coût de la vie, alors que c’est l’État lui-même qui fixe le montant de leurs revenus.
Ce phénomène ne date pas d’hier et porte gravement atteinte à l’équité et à la cohésion sociale. C’est pourquoi, en l’an 2000, le député Élie Hoarau avait fait voter la création d’un Observatoire des Prix et des Revenus (OPR). Le but était d’en finir avec un système aussi obscur qu’injuste. Et pourtant, ce n’est qu’en 2007, au terme d’incessantes batailles ponctuées de manifestations, pétitions, interpellations etc., que la loi fut respectée et l’Observatoire enfin installé.
Malheureusement, les autorités se sont aussitôt ingéniées à en entraver le fonctionnement, lui interdisant — dans les faits — de remplir ses missions. Missions dont, par ses travaux, l’Autorité de la Concurrence justifie plus que jamais l’importance, démontrant l’intérêt qu’il y aurait à doter l’Observatoire des moyens de fonctionner et permettre ainsi l’élaboration d’une politique des prix et des revenus enfin équitable.
Instruit de l’expérience, l’État devrait assumer ses responsabilités. Soit il aide à faire de l’Observatoire l’un des outils permettant enfin de prendre des décisions politiques conformes aux vœux et à l’intérêt des Réunionnais, soit il laisse continuer le torpillage du fonctionnement.
Soit il permet de renouer les liens de confiance entre le peuple et la politique, soit il œuvre à les distendre.

L. B.

Lutter contre la vie chère

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