Libres de ne pas se soigner

15 septembre 2005

Alors qu’en cette semaine se tient le sommet des Nations-Unies avec à l’ordre du jour la lutte contre la pauvreté, un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) vient rappeler que cette injustice n’est pas une spécificité des pays d’Afrique ou d’Asie. En effet, comme l’a montré l’ouragan Katrina, les scènes de désolation peuvent aussi se voir aux États-Unis. Mais le rapport du PNUD apporte un éclairage nouveau, chiffres à l’appui, sur le recul des droits humains dans ce pays, conséquence des choix politiques de ces dirigeants :
"Les indicateurs de santé publique aux États-Unis sont biaisés par des inégalités profondes liées au revenu, à la couverture par l’assurance santé, à la race, à l’origine ethnique, à la situation géographique et - ce qui est grave - à l’accès aux soins". "Les tendances au niveau de la mortalité infantile sont effarantes. Depuis 2000, la baisse de la mortalité infantile, qui datait d’un demi-siècle, s’est d’abord ralentie et ensuite inversée", écrit le PNUD pour qui le taux de mortalité infantile des Afro-Américains de la capitale Washington est descendu au niveau de celui des Indiens du Kerala.
"Les États-Unis sont le seul pays riche qui ne possède pas de système de sécurité sociale universelle. Le mélange d’assurance groupe privée et de couverture publique n’a jamais atteint tous les habitants". Un habitant d’originaire d’Amérique latine sur trois n’est pas assuré, un afro-américain sur cinq est dans le même cas, ainsi qu’un retraité sur six. "L’Institute of Medecine estime qu’au moins 18.000 Américains meurent prématurément chaque année uniquement parce qu’ils n’ont pas d’assurance santé", affirme le PNUD.
Mourir parce que l’on est trop pauvre pour se payer une assurance privée capable de couvrir ses frais médicaux, voilà le résultat de l’application d’une idéologie libérale sur une longue période.

Manuel Marchal


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