Logement et égalité

20 juillet 2006

Les chiffres livrés avant-hier à l’occasion de la session de juillet du Comité départemental de l’habitat (C.D.H.) ne sont pas une révélation. Ils confirment la gravité de la crise de l’habitat à La Réunion. Une crise d’autant plus grave que 80% des Réunionnais émargent aux conditions de l’accès au logement social.
Citons simplement deux chiffres : l’an dernier, seulement 2.121 logements neufs ont été livrés, soit à peine un tiers de l’objectif minimal admis par tous ; pour cette année, seulement 3.868 logements neufs seront financés, mais l’expérience prouve malheureusement que les réalisations effectives seront moindres. Cela illustre l’insuffisance réelle de la production de logements sociaux pour répondre aux besoins des Réunionnais.

Les causes de cette crise sont connues. On retiendra entre autres :

- la rareté et la cherté du foncier, en raison notamment de la spéculation et des perversions de la défiscalisation ;

- la prise en compte financière insuffisante, par la L.B.U. (ligne budgétaire unique), du coût de l’aménagement de ce foncier.

Dans ce contexte, il faut rappeler cette revendication déjà souvent exprimée par “Témoignages” : que les DOM entrent enfin dans le champ d’application de la loi de cohésion sociale de 2004, qui prévoit des engagements budgétaires pluriannuels de l’État pour la période 2005 - 2009 et un rattrapage programmé des retards des crédits de paiement. Les mesures jugées indispensables pour relancer la construction de l’habitat social dans l’Hexagone doivent être appliquées à La Réunion.
Cela relève de la volonté politique du gouvernement. Il doit assumer ses responsabilités au nom du principe d’égalité.

L. B.


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