Lutter contre le réchauffement climatique, on peut le faire : l’exemple du protocole de Montréal

25 août 2021, par David Gauvin

Selon une étude publiée dans la revue « Nature », sans le protocole de Montréal de 1987, les températures pourraient déjà être supérieures d’un degré.

La COP26 débutera à Glasgow le 1er novembre prochain, quelques semaines après la publication d’un rapport choc du Giec prédisant des événements climatiques extrêmes, même si l’humanité réussissait à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré d’ici à 2030. Alors que certains s’interrogent sur l’utilité de ces discussions internationales, notamment après les déceptions de la COP21, une étude relayée par Les Échos affirme que c’est grâce à une entente multilatérale que la situation n’est pas plus grave.

Le Protocole de Montréal est un accord multilatéral international sur l’environnement qui fait suite à la convention de Vienne sur la protection de la couche d’ozone adoptée le 22 mars 1985. Il a pour objectif de réduire et à terme d’éliminer complètement les substances qui réduisent la couche d’ozone. Il a été signé par 24 pays et par la Communauté économique européenne le 16 septembre 1987 dans la ville de Montréal, au Canada, et est entré en vigueur le 1er janvier 1989. Entre 1987 et 2010, le Protocole a permis d’éliminer l’équivalent de plus de 135 milliards de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone tout en ayant des effets bénéfiques pour la santé (moindre augmentation de l’exposition aux UV, abandon progressif du pesticide bromure de méthyle) et pour le climat (beaucoup de gaz destructeurs d’ozone sont aussi de puissants gaz à effet de serre. En 2003, Kofii Annan, alors Secrétaire général de l’ONU, a conféré une reconnaissance politique au Protocole, en déclarant qu’il était peut être l’accord environnemental le plus constructif jusqu’à présent.

Le Protocole de Montréal, bien que ce ne soit pas son objectif premier, a donc permis de limiter la production de gaz à effet de serre. La protection de la couche d’ozone a également eu des effets vertueux sur la protection de la végétation et sur le « cycle du carbone ». Protégées des rayons ultraviolets et d’une augmentation encore plus importante des températures, les plantes ont pu davantage exercer leur rôle dans la photosynthèse et donc la limitation du réchauffement. Ce cercle vertueux du carbone aurait permis d’éviter, selon l’étude, « un regain de réchauffement à la surface du globe terrestre compris entre 0,5 et 1 degré ». Le défi pour l’humanité aurait donc été aujourd’hui encore plus important.

Le réchauffement climatique fait partie des plus gros défis que l’humanité doit affronter. La question environnementale est devenue la première préoccupation des Français fin 2019, selon une enquête Ipsos Sopra-Steria. Le dernier rapport du GIEC, et les évènements climatiques hors normes qui se succèdent cette année peuvent avoir le même effet que la découverte du trou dans la couche d’ozone en 1985. Le Protocole climat a été signé, il s’agit des accords de Paris, il ne reste plus qu’à prendre les mesures nécessaire. Le protocole de Montreal est l’exemple sur lequel on doit fonder l’espoir d’un accord à la hauteur des enjeux pour l’humanité toute entière.

“L’extériorisation de la volonté comme volonté subjective ou morale est l’action.” Friedrich Hegel 

Nou artrouv’

David Gauvin

A la Une de l’actuAccord de Paris sur le climatCOP26

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