« Madagascar présente actuellement un potentiel économique encourageant »

24 mars 2016, par J.B.

Antoinette Sayeh, Directrice du Département Afrique du Fonds monétaire international (FMI), a effectué une visite à Madagascar du 16 au 18 mars 2016. Elle a rencontré les plus hautes autorités du pays : le Président de la République, Hery Rajaonarimampianina, le Premier Ministre, Jean Ravelonarivo, le Ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, le Ministre de l’Économie et de la Planification, Herilanto Raveloharison, le Gouverneur de la Banque centrale de Madagascar, Alain Rasolofondraibe, ainsi que des hauts fonctionnaires de l’État et des représentants du secteur privé et de la société civile.

De retour de mission, Antoinette Sayeh s’est exprimée, voici un extrait de la déclaration d’une des dirigeantes du FMI :

« J’ai eu l’occasion de rencontrer un grand nombre de personnes talentueuses et déterminées issues de l’administration publique, du secteur privé et de la société civile, et cela m’a permis de mieux comprendre les défis auxquels le pays est confronté, mais aussi les nouvelles possibilités qui s’offrent à lui.

Madagascar présente actuellement un potentiel économique encourageant. Malgré le contexte difficile généré par le niveau bas des cours des matières premières et la sécheresse, les projections du FMI laissent entrevoir une croissance plus forte du PIB en 2016 qu’en 2015, grâce à l’augmentation de l’investissement public et au redressement des secteurs du tourisme, des textiles et de l’agriculture. L’inflation restera maîtrisée. Des réformes sont en cours, qui conduiront à un meilleur recouvrement des recettes intérieures et à des dépenses de meilleure qualité. Les nouvelles mesures qui ont été prises pour améliorer l’administration fiscale et douanière ont consisté à encourager le civisme fiscal, à décourager la fraude et à s’attaquer au vaste secteur informel. En ce qui concerne les dépenses, les autorités ont déjà supprimé les subventions aux carburants, mis en place un mécanisme de tarification automatique et assaini les dépenses de solde. Avec l’aide de la Banque mondiale, elles continueront de s’attaquer aux problèmes rencontrés par JIRAMA et Air Madagascar afin de maîtriser les transferts aux entreprises d’État. Le nouveau projet de loi relatif à la Banque centrale, qui est actuellement devant le Conseil des Ministres, contribuera à renforcer l’indépendance de celle-ci et sa capacité d’œuvrer à la stabilité des prix.

D’autres grandes réformes doivent être menées pour renforcer l’économie et consolider la croissance à un niveau plus élevé, notamment par le renforcement du système financier. Il demeure aussi très important de maintenir l’orientation prudente de la politique budgétaire de manière à éviter l’accumulation d’arriérés et pour que la dette publique reste gérable. Le plus important est que l’amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption soient intensifiées afin que les réformes soient mises en œuvre et portent leurs fruits. »

D’après le FMI, le potentiel est là pour préparer le décollage économique de Madagascar. Les missions se succèdent. Après les trois visites en quelques mois de hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères des États-Unis, c’est la Chine qui a envoyé une délégation, tout comme la Turquie. Tous ces pays sont intéressés par les richesses potentielles de Madagascar, dont le gouvernement a pour ambition d’en faire un pays émergent. L’avenir se dessine aux portes de La Réunion, mais cela a échappé à ceux qui, à Paris, proposent une stratégie sur 40 ans pour l’outre-mer.

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Messages

  • Cette dame a t’elle rencontré les anonymes de la population, qui ont du mal à survivre. Est t’ elle aller dans les cases qui n’ont ni eau , ni électricité ??
    C’est cela qu’il fallait faire au lieu de rencontrer des nantis qui n’ont rien à faire de la population.
    Faire rentrer les impôts ; oui bien sur ; mais a qui cela va profiter ??
    Quant à la Turquie et la Chine ; quel est leurs objectifs ? Enrichir leurs propres investisseurs ou améliorer la situation de la population malgache ?

    Enfin je trouve cette déclaration très optimiste, pour la majorité des habitants.


Témoignages - 80e année


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