Mal aux principes

7 novembre 2005

La France a mal et les mouvements de violence que l’on observe dans les banlieues - revenant périodiquement comme autant d’accès de fièvre - sont bien l’expression de ce “mal-être “de tout un pays, englué depuis des années dans des contradictions apparement insurmontables. L’erreur ayant consisté jusqu’ici à traiter les accès de fièvre plutot que de s’attaquer à la véritable source du mal. Et si la France a mal, il faut bien avouer qu’elle a surtout mal à ses principes.

Comment comprendre que cette France des grands principes - liberté, égalité, fraternité - soit devenue à ce point cette machine à exclusion. Exclusion du monde du travail pour une partie importante de la population qui voit en même temps se réduire, comme peau de chagrin, la solidarité nationale, notion sacro-sainte jusqu’ici ? Exclusion qui s’accompagne - de plus en plus - de la volonté de culpabilisation des exclus. Doublement victimes, en quelque sorte.

Et que penser de cette France qu’on nous dit “accueillante et généreuse” quand on voit le sort des populations immigrées ? “Le Monde”, dans un récent édito, note ceci : "Un pays qui se vit comme la patrie des droits de l’homme et le sanctuaire d’un modèle social généreux se montre, aux yeux de tous, incapable d’assurer des conditions de vie dignes à des jeunes Français, dont les grands-parents immigrés ont contribué aux "trente glorieuses", mais qui n’ont eu pour horizon que chômage, régression tribale, racisme".

On peut toujours faire imploser des barres d’habitats pour prétendre créer un environnement plus accueillant, mais à sans cesse fouler au pied les principes fondateurs d’un mieux vivre- ensemble...


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