Marcher contre la casse sociale

4 octobre 2005

Grande journée de mobilisation unitaire à La Réunion et en France ce 4 octobre. Il est vrai que les raisons de manifester ne manquent pas. Depuis trois ans, le gouvernement mène une politique de casse sociale remettant en cause les acquis de dizaines d’années de luttes. Sévèrement critiquée et déjà plusieurs fois sanctionnée dans les urnes, cette politique libérale accable les plus faibles tout en permettant aux plus nantis d’accroître leur confort. Les dernières mesures du gouvernement sont révélatrices. Pendant que les chômeurs sont la cible de mesures qui les culpabilisent encore davantage, ceux qui ont suffisamment de rentes pour ne pas à devoir travailler voient encore leur contribution à la solidarité nationale diminuer. C’est ce qu’il risque de se passer si le gouvernement arrive à mettre en œuvre sa réforme de l’impôt sur le revenu.
Le libéralisme appliqué à La Réunion a des conséquences dramatiques du fait de nos retards structurels importants. Par exemple, les attaques contre le service public d’éducation sont intolérables dans un pays où une personne sur sept est illettrée. S’en prendre à ceux qui n’ont que le minimum pour vivre peut avoir de graves conséquences dans une île où chômage et travail précaires concernent plus de la moitié de la population.
Quant à ceux qui travaillent depuis des années dans des collectivités, ils ne sont pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Cela se vérifie d’autant plus que les gouvernements qui se succèdent ont supprimé beaucoup d’emplois dits “aidés” à La Réunion. On connaît les emplois-jeunes qui disparaissent petit à petit. On est confronté au chômage annoncé des CEC. On a encore vu samedi le cri de détresse poussé par 529 employés du Conseil général. Autant d’emplois menacés qui montrent comment il est important que le gouvernement entende le message que les Réunionnais lui adresseront aujourd’hui.

Manuel Marchal


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