Maurice vers l’économie de la connaissance, La Réunion encore en retard

27 décembre 2017, par J.B.

Lundi, la présidente de la République de Maurice s’est adressée à ses compatriotes à l’occasion de son message de Noël. Cela lui a permis de décliner une stratégie visant à assurer le développement de son pays. En plus des secteurs traditionnels qui sont le sucre, la finance, la pêche, le tourisme et les techologies de la communication, Ameenah Gurib-Fakim a insisté sur un autre atout, la jeunesse. Pour l’exploiter pleinement, Maurice mise sur la formation et l’ouverture sur l’Afrique.

« L’Afrique aura besoin, dans les années à venir, des compétences telles que des ingénieurs, des chercheurs, des informaticiens et c’est la raison pour laquelle, nous devons préparer nos jeunes talents afin de permettre à Maurice d’être un interface entre les continents africain et asiatique », a-t-elle déclaré. Et de rappeler que « le gouvernement a identifié l’économie de la connaissance axée sur les services, l’énergie verte, l’économie océanique, la science et tant d’autres ».

Cette stratégie n’est pas sans rappeler celle qui avait commencé à être mise en œuvre jusqu’en 2010 à La Réunion. Il s’agissait à l’époque d’utiliser un avantage comparatif dont disposait notre île, celui de la formation de sa jeunesse. En combinant l’élévation du niveau de formation et l’ouverture sur la région, La Réunion aurait pu se positionner comme un hub de la connaissance. Ceci aurait alors permis à des jeunes d’aller mettre leurs compétences au service du développement de pays de notre région, plutôt que d’être confronté au choix entre le chômage ou l’exil en France.

L’intervention de la présidente de Maurice montre que nos voisins n’ont pas perdu leur temps. Maurice a récemment signé un partenariat avec des universités et Grande écoles françaises pour devenir le hub de la connaissance dans l’océan Indien. Elle bénéficiera pour cela de soutien de fonds européens et de l’Agence française de développement. Autant dire que l’avantage comparatif dont disposait La Réunion dans ce domaine ne sera bientôt plus qu’un souvenir.

C’est là que l’on peut mesurer les effets de la situation bloquée subie par La Réunion. L’Université francophone de l’océan Indien n’a pas pu se réaliser, c’est pourtant le dernier atout de notre île dans le domaine de l’économie de la connaissance. Le regard tourné vers la France et ignorant les pays voisins va se payer lourdement si une autre politique n’est pas rapidement mise en œuvre. Les besoins de connaissance existent dans notre région, et c’est Maurice qui va les combler.

J.B.

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