Menace d’une guerre en Asie

15 avril 2017, par J.B.

Depuis une semaine, les menaces de guerre dans le monde ont considérablement augmenté à la suite d’actions unilatérales du gouvernement des États-Unis. Quelques jours après le bombardement d’une base aérienne syrienne par 59 missiles tirés de navires de guerre, Washington a utilisé une arme de destruction massive en Afghanistan. La plus puissante bombe non-nucléaire jamais utilisée a été lancée depuis un avion. Le président des États-Unis, Donald Trump, s’est félicité de cette action. Il dit avoir donné carte blanche aux militaires pour agir, et souligne que les résultats sont très satisfaisants.

Au même moment, une escadre composée d’un porte-avion et de plusieurs navires lance-missiles fait route vers la Corée. Etat frontalier de la Corée du Nord, la Chine parle de menace de guerre. « Un conflit peut éclater à tout moment », a déclaré Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères. La Chine a également décidé de suspendre tous les vols des compagnies chinoises à destination de la Corée du Nord à compter de lundi par mesure de précaution.

À la différence de la Syrie, la Corée du Nord dispose de l’arme nucléaire comme les États-Unis. C’est la seule égalité dans ce rapport de forces militaires. La Corée du Nord n’a pas de bombardiers ou de missiles capables de toucher le territoire des États-Unis alors que ces derniers ont les moyens de rayer de la carte n’importe quelle ville du monde. De plus, les États-Unis ont dans leur arsenal des centaines de bombes atomiques, bien plus qu’il n’en faut pour détruire toutes les civilisations.

« Les options militaires sont en train d’être étudiées » pour traiter le « problème » de la Corée du Nord, a dit un conseiller de la Maison-Blanche cette semaine. Au lendemain de l’explosion de la plus puissante bombe non-atomique en Afghanistan, cette intervention fait froid dans le dos. Washington veut en effet à tout prix empêcher la Corée du Nord de poursuivre des essais de missile et de bombes qui ont pour but d’acquérir la capacité de frapper les États-Unis.

« Le vainqueur ne sera pas celui qui tient les propos les plus durs ou qui montre le plus ses muscles », a averti hier Wang Yi. La Chine encourage depuis plusieurs semaines pour une solution dite « suspension contre suspension » : Pyongyang doit interrompre ses activités nucléaires et balistiques, et Washington ses exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud, des manœuvres annuelles considérées par le Nord comme une provocation. Les Etats-Unis rejettent le plan chinois. Mais la Chine juge qu’il s’agit de « la seule option réalisable » et met Washington au défi d’avancer « une meilleure proposition ».

La Corée du Nord peut paraître lointaine, mais La Réunion et les pays de l’océan Indien sont concernés. Comme le rappelait la conférence de presse du PCR mercredi, la plus grande base militaire à l’étranger des États-Unis se situe sur l’île de Diego Garcia, à 2500 kilomètres de La Réunion. Le peuple chagossien a été déporté de cette île et de tout l’archipel des Chagos à cause de la construction de cette base. Ce crime n’est toujours pas réparé car les Chagossiens n’ont pas le droit de retourner dans leur pays. Les tombes de leurs ancêtres ne sont plus entretenues. Or il est clair qu’en cas de guerre, cette île sera utilisée comme base de lancement d’armes de destruction massive.

Le refus des actions unilatérales et le mot d’ordre Océan Indien zone de Paix sont plus que jamais d’actualité.

J.B.

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