Mise à plat

15 novembre 2004

Pour que son fils revienne, une mère sous dialyse va commencer aujourd’hui une grève de la faim. Depuis vendredi, Ahmed Mohamed Andhumoudine a été expulsé vers les Comores, dans un pays qu’il ne connaît pas, dont il ne parle pas la langue, avec très peu d’argent sur lui.
Cela fait pourtant 12 ans que le jeune étudiant vit dans notre île. D’après son avocat, une telle expulsion n’aurait jamais dû arriver. Selon lui, l’administration s’est appuyée sur "un doute sur l’identité du jeune homme".
Un tel doute vient de la contradiction entre des documents en provenance de Mayotte et de Moroni. Mais comment peut-on imaginer qu’au sortir d’une longue période de colonisation et dans la continuité d’une Histoire que l’on ne peut pas comparer à un pays occidental, les responsables de l’archipel comorien puissent en quelques années construire une administration capable de produire des documents d’état civil aussi précis que ceux de la République française ? Cela veut dire que ce qu’un pays comme la France a mis plusieurs siècles à construire, est exigé d’un pays du Sud en quelques années.
Cela montre que si l’on souhaite favoriser la mobilité des habitants de notre région à l’intérieur de leur environnement géographique, une mise à plat est nécessaire. Cela d’autant plus que La Réunion doit faire face à des défis sans précédent, tout comme les pays de notre région, et que chacun a besoin de l’autre pour envisager un développement durable de notre région au cours de ce siècle.

Manuel Marchal


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