Mondialisation en France, et à La Réunion

17 mai 2014, par J.B.

En France, Alstom est sur le point d’être démantelée. Son pôle énergie est convoité par un groupe américain, Général Electric. L’affaire est à l’origine d’une première crise dans le gouvernement. Ségolène Royal a estimé que Général Electric est un bon projet industriel, tandis que la préférence d’autres ministres va vers Siemens, un groupe allemand. Si ce dernier achetait la partie énergie d’Alstom, alors il céderait au groupe français son activité ferroviaire.

Jeudi, le gouvernement a décidé de publier un décret pour que la loi lui permette d’avoir son mot à dire dans la transaction entre entreprises privées. Il stipule que tout investisseur étranger voulant prendre le contrôle d’une entreprise française dans les secteurs de l’énergie, des transports, des télécoms, de l’eau ou de la santé devra désormais obtenir l’autorisation du ministre de l’Economie pour le faire.
« La puissance publique doit avoir son mot à dire sur des secteurs stratégiques », a expliqué le Premier ministre, Manuel Valls. Le ministre de l’Economie, Arnaud Montebourg, précise que c’est du patriotisme économique.
Quelques heures plus tard, le commissaire français Michel Barnier, donnait la position de la Commission : « les pays de l’UE ont le droit de défendre leurs intérêts stratégiques mais à des conditions très strictes définies dans les traités ». Autrement dit, c’est le droit européen qui prime.

La Réunion est confrontée depuis déjà bien longtemps au transfert de son patrimoine industriel dans des mains extérieures. Le coup le plus marquant, c’était la vente des dernières usines sucrières à une coopérative de planteurs de betteraves français. A l’échelle de notre île, c’est un coup plus rude que la vente d’Alstom.
La Réunion est pourtant protégée par un article du Traité européen, qui lui permet une adaptation des règlements européens à ses spécificités.
Cela n’a pas empêché la prise de contrôle de tous ses secteurs stratégiques par des investisseurs étrangers à La Réunion : énergie, transport, télécoms, eau sont des filiales de groupes européens ou nord-américains.
La mondialisation, ce n’est pas qu’Alstom, c’est aussi à La Réunion avec des conséquences bien plus grandes pour l’emploi.

J.B.

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Messages

  • A mon avis ça y poze osi lo problèm d’une europe poliquement forte face aux defis, dérive de la mondialisation.

    Les conflits juridiques inter-européens, suprématie des traités, décret maitenant pendant ce temps la mondialisation, dans sa forme actuelle, continue à écraser les plus faibles.


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