Monsieur “On-m’a-dit”

3 janvier 2006

Jeudi dernier, Jean-Luc Poudroux tenait une conférence de presse au sujet des 560 agents en contrat précaire menacés de perdre leur emploi au Département. Faisant assaut de démagogie à propos d’un problème éminemment dramatique, l’ancien président du Conseil général a tenu un discours de nature à susciter surtout des frayeurs - et pas seulement rétrospectives - chez bon nombre de Réunionnais.
Rappelons que ces contrats, financés en grande partie par l’État, arrivent à échéance et ne pourront être renouvelés du fait du désengagement du gouvernement. Mais pour Jean-Luc Poudroux, qu’à cela ne tienne. "Si la présidente veut, elle peut", affirme-t-il de façon péremptoire en se lançant dans des comptes d’apothicaire tendant à démontrer que le financement de ces contrats serait sans conséquence notable sur le budget du Département.
On peut d’autant moins lui faire confiance à ce sujet qu’il avoue avoir été lui-même à l’origine de l’embauche d’une bonne partie de ces personnes lorsqu’il dirigeait la collectivité. En substance, il affirme : "si j’ai embauché 500 personnes au Département sur des CES et des CEC" - "dont une bonne partie de Saint-Leusiens", concède-t-il aux journalistes -, "c’est parce que l’on m’a dit que la collectivité comptait 100 départs à la retraite par an. D’où la décision de procéder à 500 embauches en cinq ans. Mais en réalité, il n’y a eu que 20 à 25 départs par an".
Et voilà pourquoi - entre autres raisons - la collectivité est confrontée aujourd’hui à ce problème. Mais Monsieur “On-m’a-dit” persiste, puisque “on” lui a dit que "10 millions d’euros suffiraient aujourd’hui pour embaucher tout le monde"... !
A-t-on pu et peut-on être aussi irresponsable ?!!!

L. B.


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