Edito
Montée du niveau de la mer : le rythme s’accélère
Depuis lundi, le GIEC se réunit à Incheon en Corée pour mettre la touche finale à son rapport sur les conséquences d’une hausse de 1,5 degré de la température moyenne à la surface de la Terre par rapport à l’époque préindustrielle. Rappelons qu’à ce jour, le réchauffement est déjà d’environ 1,1 degré, et que la valeur de 1,5 degré est celle qui est inscrite dans l’Accord de Paris sur le climat, adopté en novembre 2015 et entré en vigueur un an plus tard. Ce vendredi doit être présenté le Résumé pour les décideurs de ce rapport.
Hoesung Lee, président du GIEC, a rappelé que si la science alerte sur la gravité de la solution, elle peut aussi être porteuse de solutions. Pour le GIEC, le défi est aussi de renforcer la justesse des prévisions suite à une demande formulée voici 3 ans par les gouvernements signataires de la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique.
Selon Elena Manaenkova, secrétaire générale déléguée du GIEC, en 2017, la température moyenne sur Terre était déjà supérieure de 1,1 degré au niveau préindustriel. « Malheureusement, nous sommes bien sur le chemin vers la limite de 1,5 degré, et le réchauffement soutenu ne montre aucun signe de ralentissement ». Et de souligner que « cette année est encore prévue comme une des plus chaudes. Nous avons été témoins de chaleurs records en Europe, d’inondations historiques au Japon, en Inde, dans le sud-est de l’Asie et le sud-ouest des États-Unis. Les conséquences furent dévastatrices, mais des prévisions suffisamment précoces ont permis de sauver des vies ». « Les indicateurs à long-terme du changement climatique mettent en évidence l’urgence d’agir pour le climat. Le rythme de montée du niveau de la mer s’accélère, la concentration en CO2 dans l’atmosphère atteint un niveau très élevé ».
Ceci donne le ton du contenu du prochain rapport. Ils soulignent une accélération de la crise climatique en raison de l’extension dans le monde d’un mode de production et de consommation responsable du changement climatique, et aussi parce que les pollueurs historiques continuent de persister dans ces modes alors qu’ils ont les moyens d’être des leaders dans la transition énergétique vers une économie libérée des énergies fossiles. Mais les gains à court-terme restent toujours privilégiés.
Ceci rappelle donc plus que jamais l’urgence de l’adaptation. Pour La Réunion, cela passe par la fin des investissements dans de nouvelles infrastructures coûteuses situées sur le littoral, car elles sont vouées à disparaître bien plus rapidement que prévu.
J.B.