Ne pas “rode désorde ou sa na poin”

3 novembre 2004

“Mon péi bato fou, ou sa bana i ral a nou ?” se demande Ziskakan dans une de ses chansons. Il faut croire que les “zargano malère” et les “kosto remorkère” destinés à nous rapprocher de la France font perdre le Nord à certains.
Lors de la discussion à l’Assemblée nationale, des voix réunionnaises, dont celle d’Huguette Bello, s’étaient élevées pour rappeler que la loi imaginée pour la France ne pouvait s’appliquer ici dans toute sa brutalité, compte tenu de notre pluri-ethnicité, de notre histoire, de nos traditions.
D’autres voix, celles-la même qui naguère refusaient l’égalité aux familles réunionnaises, plaidaient cette fois pour une égalité de traitement. Et donc, ce qui devait arriver arriva : hier, on apprenait que deux élèves de confession musulmanes se voyaient intimer par la direction d’un lycée de Saint-Denis, l’ordre d’enlever leur voile.
“la loi, rien que la loi” plaident de bonnes âmes... En créole, on appelle cela “rode désorde ou sa na poin”. Dans le rôle du pompier de service ou de l’artificier en chef, Christian Merlin a plaidé pour “une application souple” de la loi, prenant en compte les traditions. Gageons que demain, d’autres ne souffleront pas sur les braises en vociférant “la loi, rien que la loi.”

À ceux là, on répondra alors : “chiche !” Par exemple pour une application stricto sensu de dispositions du Code du Travail. Et au passage, on rappellera tous les combats qu’il a fallu pour arracher l’égalité du SMIC, des prestations familiales, du RMI...

S. D.


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