Non à l’assistance ! Oui au développement !

22 juillet 2005

"Il faut passer d’une politique d’assistance à une politique de développement". Cette déclaration du nouveau ministre de l’Outre-mer, François Baroin, lors de son passage éclair à La Réunion a été largement diffusée et reprise par les médias. Elle mérite quelques remarques. Nous en ferons deux.
Premièrement, c’est une formule qui grosso-modo est juste. Tellement juste qu’une telle aspiration a souvent été exprimée depuis de nombreuses années par les forces vives de La Réunion à l’intention des différents gouvernements. En vain. Et cela pour des raisons évidentes : le pouvoir parisien et ses complices locaux ont toujours eu intérêt à maintenir les Réunionnais dans une situation de dépendance et de soumission afin de profiter au mieux de la situation. Or le développement passe par la responsabilité, la création d’activités, de richesses et d’emplois dans l’intérêt des Réunionnais et dans le cadre d’un partage équitable.
Ensuite, cette formule demande à être clarifiée. Car lorsqu’on parle d’“assistance”, que vise-t-on ? L’assistance de luxe - c’est-à-dire le fait de verser toujours plus d’argent et de profit aux possédants - ou la solidarité de la société envers les plus fragiles ? Et lorsqu’on parle de “développement”, que veut-on dire ? Croissance du PIB (Produit intérieur brut), autrement dit des richesses totales du pays, alors que celles-ci sont réparties de manière injuste ? Ou bien progrès social, humain, culturel et démocratique dans le respect de l’environnement ?
La réponse à ces questions est essentielle. Car la politique ne peut se contenter de formules creuses. C’est leur contenu qui compte. Et ce contenu est à déterminer par les Réunionnais eux-mêmes. C’est la tâche de l’heure, si nous voulons sortir d’une assistance ruineuse et aller vers un vrai développement. Aurons-nous avancé sur cette voie lors de la prochaine visite du ministre en septembre ?

L. B.


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