Non à la social-trahison

24 mai 2005

Toutes les personnes qui ont vécu cette scène devant leur petit écran ne l’oublieront pas de leur vie. C’était après la victoire de la gauche en France à l’élection présidentielle du 10 mai 1981. Le président sortant, battu par les forces de progrès sur le nom de François Mitterrand, termina son discours d’adieu aux Français par un lugubre et larmoyant : "au revoir", resté dans toutes les mémoires. Eh bien vingt-quatre ans après, le revoilà le Valéry Giscard d’Estaing...! Il nous revient pour faire le guignol avec une baudruche censée représenter le “plan B” en cas de victoire du “non” au référendum et pour nous faire gober son projet de Constitution européenne ultra-libérale...!
Alors comment des gens dits “de gauche” peuvent-ils cautionner un tel projet qui sacrifie les plus grandes valeurs humaines sur l’autel du veau d’or ? Comment des responsables politiques qui se disent progressistes peuvent-ils apporter un soutien à un texte de loi fondamental qui va dans le même sens que la politique du gouvernement Raffarin ?
Comment un Harlem Désir, soi-disant militant anti-raciste, peut-il venir dire aux Réunionnais que ce projet ne contient que des avancées sociales et que La Réunion doit penser à tout ce qu’elle doit à l’Europe ? Peut-on être plus méprisant envers une population qui souffre déjà de tant de discriminations et qui souffrira encore davantage dans sa vie quotidienne si le “oui” du fric l’emporte ?
Seules les personnes qui manquent de mémoire historique (ce n’est pas forcément leur faute) s’étonneront de ces contradictions, qui n’ont rien de neuf. En effet, toute l’histoire du mouvement ouvrier est traversée par ces coups en traître de certains sociaux-démocrates, qui ont la bouche pleine de belles paroles “révolutionnaires” et “populaires” mais qui font tout le contraire lorsqu’ils ont des positions de pouvoir. Alors dimanche prochain, disons “non” à la social-trahison pour sauver l’Europe des rois de la finance et du profit !

L. B.


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