“Non” au mépris

11 avril 2005

Une grande bataille est en cours dans toute l’Europe et Outre-mer pour faire échouer la tentative des “élites” européennes - de droite et de “gauche” - d’imposer aux peuples de l’Union un projet de “Constitution” très dangereux pour leur avenir. Dans cette bataille, les partisans du “non” au référendum organisé à ce sujet dans la République française le 29 mai prochain ne manquent pas d’arguments SUR LE FOND. Car en lisant le texte et en décortiquant chaque article de ce projet, il n’est pas difficile de voir le piège qu’il recèle, ou les contradictions qu’il soulève, ou encore ce qu’il entraîne de remise en cause des droits sociaux et démocratiques.
Mais SUR LA FORME, il y a également une raison essentielle de rejeter ce texte, afin d’obliger les instances dirigeantes de l’U.E. à en proposer un autre, plus juste et acceptable. Cette raison, c’est celle que l’on entend le plus souvent lorsqu’on en parle avec les gens : "On ne sait pas ce qu’il y a dans ce projet et on nous demande de dire “oui” ? Ce n’est pas possible".
Vendredi soir, au premier grand meeting unitaire du Collectif réunionnais pour le “non”, Jean-Pierre Técher, président d’Agir contre le chômage, a parfaitement résumé cet argument populaire : "Le traité, ni koné pa kosa néna dodan é i di anou alé vote oui".
Au même moment, on trouve sur le net une étude très argumentée d’Étienne Chouard, professeur de Droit à Marseille. Et sa première raison de dire “non”, il la trouve dans le fait que le texte soumis à référendum est littéralement "illisible". En effet, il est matériellement impossible - pour la plupart des citoyens - de lire et d’étudier en quelques semaines un texte juridique de 852 pages en format A4, soit des feuilles de 21 cm sur 27,5 cm, qui constituent une ramette et demie de papier. (voir en page 4)
Il n’est pas innocent - de la part des auteurs et des promoteurs de ce projet - de faire voter les gens sur un document illisible, incompréhensible. Il est clair qu’ils se moquent de nous. Eh bien... c’est non ! Non au mépris.

L. B.


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