Non au totalitarisme libéral

1er juin 2005

Un aspect important du vote du 29 mai a été peu relevé par la plupart des commentaires - et pour cause... ceux-ci étant le fait de médias largement engagés pour le “oui” à la Constitution Giscard. C’est la force du “non” dans le rejet de ce qu’il faut appeler globalement des “comportements totalitaires” au service du Traité constitutionnel européen.
Ce texte en lui-même a une connotation totalitaire puisqu’il vise à “constitutionnaliser” une idéologie - l’économie libérale - au lieu de permettre la libre confrontation, hors champ constitutionnel, des différentes formes par lesquelles les citoyens européens pourraient chercher à traduire, dans des politiques appropriées, les valeurs fondamentales de leur Constitution.
Le libéralisme apporte certains types de solutions, qui ne sont pas les seules possibles, loin de là... et heureusement ! C’est l’affrontement des options différentes qui fait vivre une démocratie. Si le “oui” l’avait emporté, ces solutions libérales se seraient imposées à tous.
Il y avait, dans cette volonté délibérée de fausser le débat, une tentation totalitaire. Elle a surdéterminé toute la campagne du “oui” : cette façon de marteler qu’il ne pouvait y avoir qu’un seul “bon choix”, une seule bonne réponse, sur les deux possibles. Dans la foulée, on a vu le détournement de l’appareil d’État - notamment l’appareil médiatique - au service d’une option, contre l’autre.
Et dans l’asservissement des médias dominants au camp du “oui”, l’aveuglement de leur argumentaire a beaucoup fait pour stimuler a contrario la vitalité du “non”. Celui-ci est devenu, dès lors, le principal rempart contre le totalitarisme d’inspiration libérale. À méditer pour la suite des événements.

P. David


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