Non au triomphe de Giscard !

12 mai 2005

Avant-hier, dans toute la France et l’Outre-mer, les hommes et les femmes de progrès se sont souvenus du 10 mai 1981, jour anniversaire de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Quelles que soient les déceptions, les trahisons ou les illusions perdues qui ont suivi, la défaite des forces conservatrices et libérales réunies sous le nom de Valéry Giscard d’Estaing à cette élection présidentielle fut ressentie comme un événement politique majeur. Pour la première fois depuis plus de trente ans, la preuve était faite que les forces progressistes pouvaient accéder aux plus hautes responsabilités de l’État. Et sous la pression des luttes populaires, des progrès ont pu être arrachés dans les domaines sociaux, culturels et politiques.
Vingt-quatre ans après, les Français s’apprêtent à voter pour ou contre un projet de Traité constitutionnel européen élaboré par un groupe de personnes présidé par le même Valéry Giscard d’Estaing. Il est donc clair que si une majorité d’électrices et d’électeurs disent “oui” à ce texte ultra-libéral, ce sera le retour de Giscard et un triomphe pour l’idéologie et le système qui prônent la suprématie de la loi du marché.
Il n’est pas étonnant que dans cette campagne à La Réunion, on retrouve main dans la main un Michel Vergoz, chef de file des socialistes et ancien responsable des jeunes giscardiens, avec un autre ancien jeune giscardien, devenu patron de l’UMP-UDF-La Relève. Au-delà des grands discours qui ne veulent rien dire, ces gens-là partagent les mêmes idées et défendent les mêmes intérêts particuliers au détriment des intérêts généraux des Réunionnais et notamment des plus fragiles.
Voilà pourquoi le 29 mai, en disant “oui” à l’Europe mais “non” à cette Constitution, les Réunionnais diront comme la majorité des Français le 10 mai 1981 : non au triomphe de Giscard et de l’ultra-libéralisme !

L. B.


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Témoignages - 80e année


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