On ne peut pas savoir comment va se terminer le combat engagé depuis plusieurs jours par nos sœurs et frères guyanais pour obtenir du gouvernement et des pétroliers une baisse acceptable des prix des carburants dans leur pays. On ne peut pas savoir non plus quelles seront les suites économiques, sociales et politiques de cette bataille, en particulier concernant l’union des Guyanais.
Mais quelles que soient l’issue et les suites de ce conflit, nous ne pouvons pas nous passer de tirer des enseignements du front uni réalisé en Guyane à cette occasion. Car ce front uni de la population avec ses organisations socioprofessionnelles et ses élus a permis d’obtenir de l’État et des pétroliers de premières avancées, avec notamment 30 centimes d’euro de baisse des prix par litre d’essence.

Cette union du peuple guyanais n’est-elle pas exemplaire, d’une certaine façon, même s’il faut tenir compte de son contexte ? Ne vient-elle pas conforter tous les Réunionnais qui se battent pour l’union de leur peuple autour d’un projet de développement durable du pays ?
Tous les jours, dans les médias de notre île, on voit et on entend des Réunionnais qui plaident avec force dans ce sens. Et en même temps, on entend et on voit des personnes qui privilégient les diversions inutiles, les polémiques stériles, les “ladi lafé” et autres rumeurs, voire désinformations, qui créent des divisions artificielles entre Réunionnais.

Or, les problèmes que nous avons à résoudre à La Réunion sont tellement urgents, amples et complexes que nous devons à tout prix nous retrouver tous ensemble autour de la table. Parce que si chacun défend avant tout ses intérêts personnels plutôt que l’intérêt général et en priorité celui des plus fragiles, on aboutit forcément dans une impasse.
Mardi soir, dans le cadre des “Spéciales de l’Info” consacrées par Antenne Réunion à la route des Tamarins, Paul Vergès a cité quelques exemples de ces défis à relever à la fois dans l’immédiat et à plus long terme dans le domaine des déplacements : comment à la fois diminuer le surcoût des embouteillages et financer des solutions alternatives au tout automobile ? Par ailleurs, comment sauvegarder les emplois dans le Bâtiment et les Travaux Publics entre la fin de ce chantier et les nouveaux grands travaux qui vont commencer un peu après ?

Face à ces difficultés et à toutes les autres, en tant que Réunionnais, évitons de tomber dans le piège de la division. D’autant plus que dès que l’un d’entre nous s’en prend aux autres, aussitôt certains médias s’en emparent et en profitent pour mettre de l’huile sur le feu, sans que cela n’apporte rien à La Réunion.
À l’image des Guyanais, agissons ensemble pour nous tous. « Valorisons nos atouts », comme dit la Région. Et notre atout principal est l’union des Réunionnais.

L. B.