Nous nageons en zone de non droit.

21 décembre 2020, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Trump a perdu les élections du 3 novembre 2020. Il ne le reconnaît toujours pas. Il continue d’agir avec la casquette de Président des Etats-Unis. Du jamais vu ! Le pire est devant nous.

En interne, la période de transition qui doit mener à l’investiture du nouvel élu Joe Biden le 20 janvier 2021 est semée d’embûches. Les médias du pays annoncent qu’il est « terré à la Maison Blanche », siège du pouvoir suprême, et qu’il n’a’ aucune envie de la quitter car ce serait reconnaître sa défaite.
En externe, vendredi 18 décembre, il a bloqué la coopération avec la société chinoise SMIC, plus grand producteur de puces, et ses 11 entreprises affiliées. Les agences de presse américaines qualifient cette action de « coup porté au cœur de l’économie chinoise ». Cela vient après des attaques contre Huawei, Tik Tok, …
Pendant ce temps, l’Union Européenne annonce l’imminence d’un important accord économique avec la Chine mais se dit sensible de la situation à la Présidence Américaine.

C’est dans ce contexte de flou artistique que se joue l’avenir de La Réunion. L’empire du sucre Tereos est sur le point d’éclater laissant les planteurs de canne à la merci de « la stratégie de l’industriel », c’est-à-dire la ruine. La Convention canne est terminée et le « projet agricole global » n’a pas été publié. Nous sommes devant le risque d’un travail bâclé alors que l’Union Européenne a fixé le 4 mars 2020 l’objectif de neutralité carbone en 2050 et 36% de baisse de gaz à effet de serre en 2030. La France veut 40%. C’est pourquoi, le 19 novembre, le Conseil d’Etat a donné un sursis de 3 mois à la France pour repréciser les termes de « sa trajectoire ». Il reste 2 mois.

Comment les hommes et femmes politiques réunionnais peuvent-ils prendre des vacances devant un calendrier aussi contraignant ? Sans compter que le Coronavirus continue ses ravages et transforme nos relations.

De Trump qui veut continuer à diriger le monde, malgré sa défaite, et Macron atteint par le virus alors qu’il avait exalté la puissance française face à un ennemi invisible, nous voyons bien la faiblesse d’appréhender les changements structurels en cours. Si le réchauffement de la Terre n’est pas vaincu, tous les autres combats sont inutiles car les pauvres comme les riches auront disparu.

D’où l’urgence proclamée par le PCR de sauver les pauvres tout en sauvant la biodiversité. Mais peut-on se préoccuper de biodiversité végétale, animale et minérale, en maintenant l’ignorance de la disparition programmée du peuple Chagossien ? C’est bien-là le point faible d’une grande opération médiatique tenue à La Réunion à quelques encablures d’un génocide causé par l’installation de la base militaires des Etats Unis à Diégo-Garcia, que la France membre de la COI n’a jamais condamnée.

Nous nageons en pleine zone de non-droit. Il est important que « Témoignages » continue à informer et former l’opinion sur les enjeux structurels pour éclairer les
actions des décideurs.

Ary Yée Chong Tchi Kan

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