Obama est-il sincère ?

10 septembre 2013, par J.B.

A entendre le chef de la Maison-Blanche, il faut donner une leçon à Assad, car il a mordu « la ligne rouge » ou sinon d’autres seraient tentés de l’imiter. Pas besoin d’attendre les résultats des inspecteurs de l’ONU pour bombarder la Syrie. Il a ses preuves ! Ainsi, le décor est planté : d’un côté, le justicier, de l’autre, le dictateur.

Son prédécesseur George Bush avait utilisé la formule le Bien contre l’axe du Mal. Le monde entier se rappelle encore de la déclaration de Colin Powel à l’ONU, appelant les Nations-Unies à bombarder l’Irak. Pour convaincre, il montrait une fiole sensée contenir l’Antrax, un gaz mortel. Aujourd’hui, il déclare que tout cela était faux : l’Irak n’a jamais possédé d’armes de destruction massive. Il accuse la CIA de l’avoir trompé et d’avoir surtout entaché sa brillante carrière au service de son pays. Lui qui se qualifie ainsi dans le "Nouvel-obs" en février 2013 : «  Et puis, je suis devenu le premier chef d’État-major noir et le premier secrétaire d’État noir des États unis. Malheureusement, on n’oubliera pas le discours à l’ONU, qui occupera une grande place dans ma nécrologie... » . Il n’a pas eu un seul mot d’excuse pour tous les innocents irakiens... Sa carrière n’a pas de prix ! Ne mérite-t-il pas la Cour pénale internationale ?

Aujourd’hui, Obama, qui lui aussi juge son ascension à l’aune de la couleur de sa peau, déclare qu’il dispose des preuves contre Assad et qu’il peut ainsi passer outre les enquêtes de l’ONU. Bizarrement, l’affaire de la Syrie arrive comme un contre-feu alors que les Services de renseignements des États-Unis sont sur la sellette depuis que le jeune soldat Manik a informé le monde des dessous diplomatiques de son pays. Pour avoir livré de vraies informations, il vient d’être condamné à 35 ans de prison ! Au moment de son procès, c’est un autre jeune Américain qui explique avec forces détails comment la CIA espionne tout le monde, y compris ses alliés, jusqu’à pénétrer la vie personnelle des chefs d’État. Jamais les États-Unis n’étaient tombés aussi bas dans l’abject. C’est un véritable crime d’une ampleur inouïe contre l’humanité. Au G20, il avait dit qu’il assume. Mais, sous la pression d’autres informations publiées par les médias, Obama vient tout juste de concéder aux Présidents du Mexique et du Brésil qu’il diligentera une enquête sur les exactions de son service de renseignements. Il est temps !

Si Obama ne veut pas vivre le même remord que Colin Powel, il a intérêt à saluer le courage des 2 jeunes blancs d’avoir ouvert ses yeux avant qu’il ne découvre toutes les horreurs de la CIA. Hélas, ce n’est pas demain la veille puisqu’il demande la tête de Snowden, qui s’est réfugié en Russie. Et Poutine a le malheur de soutenir la Syrie ! Pour l’instant, Obama préside aux destinées de l’Amérique, toujours sous la conduite de la CIA qui lui fournit les renseignements de circonstance. Powel raconte qu’il a demandé à George Tenet, le chef des renseignements, pourquoi il lui a menti, au point d’engager son pays à tort. Tenet n’a jamais répondu. Aujourd’hui, Bush et Tenet passent des jours heureux, Saddam est mort. Le justicier a triomphé. L’Irak a été libéré de la dictature. A la vue du résultat quotidien sur place, dix ans après, à qui le peuple irakien devrait-il adresser ses remerciements ?

A Obama ? Celui-ci s’apprête à faire la même erreur que Bush, car si du gaz a été utilisé en Syrie, personne ne sait qui l’a fait. A moins que l’opération n’ait été montée par la CIA elle-même, car malmenée par les 2 jeunes Américains. Il s’agit de fournir un prétexte à Obama pour qu’il oblige Poutine à lâcher l’agent Snowden, l’homme le plus puissant des États unis actuellement, car il continue à faire trembler le chef de la CIA qui manipule le Président. Mais Obama est-il sincère quand, récemment, il a justifié l’assassinat, sans procès, de près de 4.000 personnes par des drones... sur simples renseignements de la CIA !

J.B.


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