Obama et Xi : le rêve américain et le rêve chinois

8 juin 2013, par J.B.

Ce week-end, tous les observateurs et analystes du monde entier ont les yeux braqués sur la visite du président chinois, XI jinping, aux États-Unis. À La Réunion, nous n’y échapperons pas non plus. Raison suffisante pour y consacrer un édito.

XI Jinping est arrivée en Californie, jeudi, et il aura 2 journées de travail avec Barak Obama, vendredi et samedi. Toutes les supputations vont bon train sur le contenu de leurs séances de travail. Il faudra attendre leurs déclarations publiques pour connaître ce qu’ils ont convenu de dire, tout en laissant dans le silence les autres aspects, probablement les plus importants. Et, gare aux interprétations ordinaires.

C’est la rencontre des présidents des 2 plus importantes puissances économiques mondiales. La progression de la Chine est telle qu’elle pourrait prendre la première place vers 2016. Pour atteindre cet objectif, les Chinois ont besoin d’un climat de paix et de sécurité, ce qui n’exclut pas la concurrence. Ce sera donc la rencontre d’une puissance émergente qui engrange des succès dans tous les domaines, et celle d’une puissance qui peine à se remettre de la crise de l’endettement qu’elle n’a pas su résoudre depuis 2007-2008 et qui pollue maintenant le monde entier. Personne ne sait quand cela va finir. Dans cette phase d’incertitude, aucun d’eux ne peut se passer de l’autre, surtout au moment où la Chine prendra une place de plus en plus grande au niveau diplomatique.

C’est probablement le signe le plus évident depuis que Xi Jinping a été désigné. Rarement, on a constaté un tel déploiement diplomatique. En 3 mois de mandat, il a déjà été en Russie, en Afrique, en Amérique Latine, dans les Caraïbes, rencontrant, petits et grands, distribuant de bonnes paroles, consolidant les acquis et ouvrant des perspectives qui réjouissent ses interlocuteurs. Pendant ce temps, son Premier ministre Li Keqiang a été en Inde, au Pakistan, en Suisse et en Allemagne. Un message fort a été donné à l’Europe protectionniste en signant avec la Suisse, pays hors de l’Union européenne, un accord bilatéral de libre-échange.

Tout se passe comme si les 2 dirigeants chinois avaient un besoin pressant de baliser l’avenir. En effet, ils ont la lourde responsabilité de réussir le centenaire du Parti Communiste Chinois, en 2021. Ils ont tout juste le temps d’un mandat de 5 ans. L’annonce, à ce moment-là, que le pays aura atteint un niveau « de moyenne aisance », serait un succès considérable, à mettre à l’actif du PCC et de ses 2 nouveaux dirigeants que l’on présente à volonté comme modernes, simples et décomplexés.

C’est probablement dans cette perspective que le président Xi vient de lancer le mot d’ordre mobilisateur « le rêve chinois », le pendant de « l’américan way of life » qui a dominé le monde jusqu’ici. Obama et Xi sont les symboles, pour le premier dont le mandat se termine dans 4 ans, d’un modèle qui s’essouffle ; alors que l’autre dirigeant dispose de 10 ans, soit 2 mandats, pour réussir son « rêve » et celui de la nouvelle puissance qui domine l’actualité.

J.B


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