Obama salue Mohamed Ali, un opposant déclaré à la guerre du Vietnam et petit-fils d’esclave

7 juin 2016, par J.B.

Mohamed Ali nous a quittés le 3 juin dernier. Le monde entier salue le sportif et aussi le militant engagé. Il avait obtenu le titre de champion olympique de boxe à 18 ans et il détenait celui de champion du monde. Il aurait pu choisir de s’intégrer à ce système en s’appuyant sur la fortune qui lui ont apporté ces titres. Mais Mohamed Ali a décidé de soutenir la cause des Américains d’origine africaine, victimes d’une politique d’apartheid qui s’appelait aux Etats-Unis la ségrégation. Il menait le même combat que celui des Black Panthers, de Malcolm X ou de Martin Luther King, celui de l’égalité et du respect entre tous les citoyens de ce pays.

En pleine bataille en 1966, l’État a demandé à Mohamed Ali de remplir ses obligations militaires en allant combattre au Vietnam. Mohamed Ali a refusé, affirmant qu’il n’avait rien contre le Viêt-cong. Il est vrai également qu’aucun Vietnamien ne l’avait traité de « nègre ».

Il a été jusqu’au bout de cette démarche et n’a pas porté les armes contre le peuple vietnamien. Il était conscient qu’il allait en payer le prix. Pour le punir de cette rébellion, il a été condamné à 5 ans de prison. Le pouvoir sportif l’a déchu de tous ses titres, et l’a interdit de compétition pendant plusieurs années. Cette mesure avait pour but de le démolir. Il sortit de l’épreuve renforcé. Il réussit à reconquérir sa ceinture de champion du monde lors du « match du siècle » organisé à Kinshasa au Congo en 1974.

Parmi les nombreux hommages à ce petit-fils d’esclave qui a osé se rebeller contre le pouvoir, plusieurs détonnent. En premier lieu celui du président des États-Unis, Obama, qui salue la mémoire d’une personne qui s’est opposée ouvertement à une guerre menée par le gouvernement des États-Unis pendant plusieurs années. Un ancien président des États-Unis, Bill Clinton, est pressenti pour dire une partie de l’oraison funèbre qui rendra un ultime hommage à Mohamed Ali, vendredi prochain à Louisville.

Ce hommage de deux commandants en chef de l’armée des États-Unis, l’actuel et un ancien, fait réfléchir. Elle rappelle que lorsqu’une cause est juste, elle finit toujours par triompher. Le soutien au peuple vietnamien en lutte contre l’agression des États-Unis en était une. À La Réunion, le Parti communiste réunionnais était la seule organisation politique qui soutenait les Vietnamiens, et qui informait les Réunionnais de la vérité sur cette guerre et la résistance de tout un peuple, debout pour défendre sa liberté.

J.B.

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