Parce que les ménages Réunionnais sont dans une plus grande précarité, il est plus que temps de changer de modèle

28 mai 2021, par David Gauvin

Le dernier rapport de l’IEDOM rappelle, s’il le faut encore, à quel point les ménages réunionnais sont dans une situation de fragilité financière. La précarité, ce ne sont pas seulement des chiffres, c’est surtout le quotidien d’un Réunionnais sur trois.

Le traitement du surendettement vise à apporter des solutions aux ménages en difficulté financière. En 2020 à La Réunion, 1 102 dossiers de surendettement ont été déposés à la Commission de surendettement dont l’IEDOM assure le secrétariat. L’année 2020 se singularise par une baisse importante du nombre de dossiers déposés (-15 % à La Réunion, -21 % sur l’ensemble des départements d’outre-mer et -24 % au niveau national), liée à la crise sanitaire et à la période de confinement. À La Réunion, sur les dix dernières années, le nombre de dossiers déposés évolue autour de 1 200 par an. Cela représente plus de la moitié des dossiers déposés dans l’ensemble des départements ultramarins (57 % en 2020).

La Réunion se distingue de l’Hexagone par une proportion moindre de ménages surendettés, alors que la population y est plus pauvre. Cette situation, si elle semble paradoxale, peut trouver explication dans les spécificités socioculturelles réunionnaises, notamment une solidarité familiale ou communautaire plus forte. Par ailleurs, les ménages à faibles revenus, plus nombreux à La Réunion, ont moins recours aux crédits bancaires (majoritairement présents dans les situations de surendettement).

Les dettes de charges courantes sont souvent de montants moins élevés, mais plus systématiques que les dettes à la consommation. Elles sont présentes dans près de 9 dossiers sur 10 en 2020 à La Réunion. L’endettement moyen lié à ces dettes a doublé depuis 2011 passant de 3 700 euros à 7 500 euros en 2020. Cette augmentation traduit plus souvent une difficulté des ménages à faire face aux charges de la vie quotidienne, qu’une accumulation de crédits. Dans la plupart des cas, il s’agit de dettes de logement (loyers impayés, arriérés sur les charges de copropriété). Ces dettes représentent 50 % des arriérés de charges courantes en 2020. Les dettes fiscales en représentent 27 %, et les charges d’énergie et de communication (factures impayées) 11 %.

Ces chiffres démontrent des difficultés quotidienne de subsistance des Réunionnaises et des Réunionnais. L’intégration a produit tout ce qu’on pouvait en espérer. L’égalité social a permis d’avoir un bouclier social. Mais maintenant pour éradiquer la pauvreté, il nous faut changer de braquer. La nouvelle étape de notre développement passe par la Responsabilité. Que le peuple Réunionnais puisse prendre en main son destin, dans le respect de la Constitution de la France, est le seul moyen pour sortir, notre population de la grande pauvreté, et emmener le Pays sur la voie du développement, qui profite à tous et améliore les conditions d’existence de chacun.

Fermer les yeux sur la précarité, la maladie, la déchéance, l’exclusion, c’est pratiquer une politique de l’autruche qui se retournera immanquablement contre ceux qui l’auront cautionnée. Noel Mamère

Nou artrouv’

David GAUVIN

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