Partenaires ou dénigreurs ?

6 décembre 2008, par LB

Dans “le Quotidien” d’hier, un journaliste rend compte de l’intervention de Paul Vergès en clôture des 3èmes rencontres du pôle de compétitivité Qualitropic, la veille à Saint-Denis. Malheureusement, il donne une image très négative et inexacte de cette intervention, en ne respectant pas les principes du journalisme.
Ainsi, il titre : « Vergès tacle l’État mais aussi le sucre ». C’est faux. D’ailleurs dans l’article lui-même, qui cite en substance quelques propos tenus par le président de la Région, on constate qu’il est injuste de dire qu’il « s’en est pris nommément à l’État » et qu’il « a lancé une pique à destination des industriels du sucre ». Et ne parlons pas du procès d’intention fait par le journaliste à la collectivité, suspectée de vouloir « des déclassements agricoles »...

Sur le premier point, Paul Vergès a attiré l’attention - comme il le fait très souvent - sur l’ampleur, la complexité et l’urgence des difficultés que nous avons à surmonter. Une situation préoccupante, dont la gravité est trop souvent sous-estimée par les décideurs et observateurs, y compris à Paris.
Pourquoi donc, dans le cadre d’un échange entre partenaires d’un développement durable, un responsable politique réunionnais ne pourrait-il pas proposer que l’État contribue davantage à soutenir la recherche et l’innovation ? Au lieu de n’y voir qu’une polémique, le journaliste aurait pu donner son avis sur la question et dire si la voie proposée est bonne, voire faire part de ses propres suggestions.

Concernant la sauvegarde de la filière canne, qui est un autre sujet préoccupant souvent évoqué par Paul Vergès, celui-ci a posé des questions aux chercheurs en signalant quelques pistes de solutions à explorer. Et là non plus, il ne s’en est pris ni aux usiniers ni au sucre.
Au contraire, il a fait preuve de modestie en exprimant sa confiance aux experts, persuadé qu’ils sauront trouver des réponses et des perspectives d’avenir. La Région étant même prête à les accompagner dans leurs recherches.

En fait, ce genre d’article amène à s’interroger : face aux défis à relever par les Réunionnais, que doit faire le pouvoir médiatique et quelle est la vocation des journalistes ? Ne se doivent-ils pas de participer en toute liberté à la réflexion sur ces problèmes et d’apporter leur contribution à la recherche de solutions ?
Même si “Témoignages” se consacre depuis 64 ans à cette tâche, ce journal ne se veut pas donneur de leçons en la matière. Il émet simplement le vœu et la proposition que, dans le respect absolu de la diversité d’opinion, les professionnels de l’information soient davantage des partenaires que des dénigreurs à l’égard des acteurs d’une société construisant son chemin vers plus de responsabilité et de solidarité.

L. B.


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