Partis politiques cherchent boussole

8 septembre 2009

Fin août, chaque année, en France, les partis politiques réunissent leurs militants pour la tenue d’universités d’été, lesquelles, cette fois, ont foisonné.
Les sujets de préoccupation ne manquent pas : 70.000 entreprises supplémentaires — PME essentiellement— disparaîtront prochainement dit le Medef qui presse le gouvernement de réformer les retraites et d’alléger encore plus les impôts des sociétés … lesquelles licencient par wagons entiers.
Tous les partis politiques ont débattu de la crise. Tous les partis dits "de gouvernement" en constatent la gravité, s’alarment : chômage en crue, misère frappant toujours plus de personnes ayant pourtant un travail. Sur l’état des lieux, bien des avis ont convergé. Mais pour ce qui est de se livrer une analyse et tracer des perspectives, c’est maigre !
Les changements climatiques s’accélèrent, le monde change à vue d’œil, de puissantes entités économiques — Brésil, Inde, Chine — bousculent le vieil “ordre” mondial ; des pays réputés prospères font brutalement faillite ; les cours de bourses dégringolent ; famine, Sida, palu ravagent l’Afrique ; la sur-pêche ruine les océans ; etc…, on n’en finirait pas d’énumérer les signes montrant que l’actuelle "gouvernance" de la planète craque de toute part. Jeudi 3 septembre, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, nous alertait : « le monde fonce vers l’abîme ! ».
Menaces de guerre contre l’Iran. Guerres déclarées en Irak, en Afghanistan, contre la Palestine. Guerres génocidaires au Kivu, en RDC, au Darfour.
Avez-vous entendu nos “universitaires” d’été parler de ces sujets concernant l’ensemble de la communauté humaine ? Pas du tout. Au cœur de débats passionnés se trouvaient les résultats des Européennes de juin dernier et les régionales de 2010. Qui va s’allier avec qui ? Qui est susceptible de rallier tel ou tel pôle politique ? Au profit de qui ? etc… Mais pour faire quoi ?
Nous avons eu droit à des interpellations à la cantonade : « viens chez moi, la soupe y est meilleure ». Et voilà à quoi, celles et ceux qui aspirent à diriger la république ont consacré la fin de leurs vacances d’été. Pas la moindre once de réflexion sur le devenir du village Terre.
Pendant ce temps, dans l’indifférence de nos médias, des barcasses surchargées d’humains las de trop de misères, chaviraient en Atlantique, en Méditerranée, en océan Indien. Silence, ces gens sont sans importance.
Défection de Johnny Hallyday et autres fariboles ; inceste, viol et sang à la “une”, tel est le miroir que l’on se complaît à tendre aux Réunionnais. Telle est la marque du mépris professé à leur encontre. Telle est la preuve qu’une “élite” est déboussolée, en perdition.
Pourtant à La Réunion, prenant ses responsabilités, la majorité des élus s’est consacrée —unie— à définir ce que pourrait être l’avenir, comment nous pourrions œuvrer avec nos voisins à l’instauration d’un co-développement dont chacun pourrait tirer profit ?
À nous donc, de faire connaître cette voie, la seule raisonnable.
Alon éklèr nout somin galizé !

Jean Saint-Marc


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus